Malgré l'incertitude entourant la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), BRP a l'intention de doubler la capacité de production d'une de ses usines mexicaines d'ici 2020.

L'entreprise établie à Valcourt prévoit investir 100 millions sur deux ans. Le Mexique devrait obtenir la part du lion de cette enveloppe, également destinée à d'autres sites, comme celui situé en Autriche.

En dévoilant ses résultats du troisième trimestre, vendredi, BRP a justifié l'agrandissement d'une de ses usines situées à Juarez par la nécessité de répondre à la demande grandissante pour ses véhicules côte à côte Can-Am.

«Nos différents marchés se portent bien, a expliqué le président et chef de la direction du constructeur de véhicules récréatifs, José Boisjoli, au cours d'un entretien téléphonique. L'Amérique du Nord va bien et les conditions s'améliorent dans des pays comme le Brésil, le Mexique et la Russie.»

En juin, BRP avait annoncé un investissement de 25 millions afin de bonifier la capacité de production de l'usine de Juarez chargée de la production des véhicules côte à côte Can-Am. Avec l'investissement annoncé vendredi, ce site devait compter 1000 employés de plus vers 2020. Quelque 3600 salariés étaient répartis dans les trois usines mexicaines de la société en date du 31 janvier 2017.

Grâce à des modèles comme le Defender ainsi que le Maverick X, BRP a vu ses ventes au détail de véhicules côte à côte bondir de 30 % depuis le début de l'année, alors que dans l'industrie, la croissance a été en moyenne d'environ 15 %.

Aux États-Unis, l'entreprise dit également gagner des parts de marché chez les concessionnaires qui offrent des marques concurrentes à leurs clients, a expliqué M. Boisjoli.

Pour le grand patron du constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am, il n'était pas question d'attendre l'issue des pourparlers entre le Canada, les États-Unis et le Mexique entourant l'ALENA avant de procéder à un investissement de la sorte.

«Nous ne pouvons pas diriger une entreprise et être à la merci de ce que les gouvernements feront ou ne feront pas, a-t-il expliqué. Il faut prendre nos décisions en fonction des règles qui existent à l'heure actuelle.»

D'importants changements, ou la fin du libre-échange, pourraient se traduire par un impact négatif oscillant entre 25 millions et 30 millions pour la société, qui estime être capable d'absorber ces coûts.

Quant à sa performance financière, BRP, qui compte ouvrir un siège social nord-américain au Texas, a affiché des revenus records au troisième trimestre en dépit d'une légère diminution de son bénéfice net.

Pour la période de trois mois terminée le 31 octobre, l'entreprise a engrangé un profit net de 77,8 millions, ou 75 cents par action, comparativement à 78,7 millions, ou 70 cents par action, lors de la même période l'an dernier.

Cette décroissance du bénéfice net est en partie attribuée à des investissements au chapitre des ventes et du marketing ainsi qu'à des fluctuations défavorables des devises.

Stimulés par les produits saisonniers, les revenus ont bondi de 15 %, pour s'établir à 1,24 milliard.

«La demande est toujours au rendez-vous pour les véhicules côte à côte et nous avons livré davantage de motoneiges comparativement à l'an dernier», a expliqué M. Boisjoli au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

BRP a affiché des revenus records malgré le passage des ouragans Harvey et Irma au Texas ainsi qu'en Floride, ce qui a fait plonger d'environ 20 % les ventes de motomarines dans ces deux États américains.

Abstraction faite des éléments non récurrents, l'entreprise a affiché un bénéfice normalisé de 109,3 millions, ou 1,05 $ par action diluée, en progression d'environ 4,7 % sur un an.

Cette performance trimestrielle a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des revenus de 1,14 milliard ainsi que sur un bénéfice normalisé par action diluée de 99 cents.

«Nous sommes satisfaits de la réaction des consommateurs à l'endroit des récents produits lancés par BRP et nous croyons que cela prouve que la direction est capable d'innover», a souligné l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note.

Le conseil d'administration de l'entreprise a par ailleurs indiqué qu'il avait approuvé la nomination de Barbara Samardzich comme nouvelle administratrice.