Toutes les options, y compris la vente de certaines activités, sont sur la table dans le but de relancer Pages Jaunes, prévient le nouveau président et chef de la direction de l'entreprise, David Eckert.

En poste depuis un peu moins de deux mois, celui qui se présente comme un spécialiste du redressement de sociétés qui peuvent «faire mieux» a expliqué mardi qu'il ne pouvait encore préciser son plan puisqu'il vient d'être nommé.

«Nous n'aimons pas perdre du temps et nous n'avons pas l'intention d'en perdre», a lancé M. Eckert aux analystes au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

En abaissant certaines prévisions pour l'exercice en plus de plonger dans le rouge, Pages Jaunes a vu son action fléchir à la Bourse de Toronto, où elle perdait 33 cents, ou 4,44%, pour se négocier à 7,10 $ en avant-midi.

M. Eckert, qui a notamment piloté la transformation de Hibu, un ancien éditeur d'annuaires qui s'est métamorphosé en société de marketing numérique, remplace Julien Billot, qui, après trois ans, a été remercié par le conseil d'administration.

Interrogé par les analystes, le nouveau patron de Pages Jaunes a clairement indiqué qu'il comptait faire preuve de prudence en ce qui a trait aux dépenses de l'entreprise, notamment pour les nouveaux investissements.

Celui-ci n'est toutefois pas allé jusqu'à évoquer d'éventuelles réductions d'effectif au sein de la société.

Interrogé quant à la possibilité de se départir de certaines activités, M. Eckert a répondu qu'il ne pouvait rien écarter, ajoutant que la direction de Pages Jaunes se devait d'identifier ce qui était essentiel pour l'entreprise.

«Si la réponse est non (...) il faut se demander si cet actif vaut quelque chose. Si c'est oui, la question est à savoir si cet argent doit rester (entre nos mains) ou s'il vaut mieux qu'il se retrouve entre les mains de nos différents investisseurs», a-t-il dit.

Selon l'analyste Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, le changement de dirigeant chez Pages Jaunes fait en sorte que la société compte adopter une approche plus prudente par rapport à sa stratégie de croissance et d'acquisitions.

M. Eckert a un imposant défi à relever, puisque Pages Jaunes n'a pas vu ses revenus croître depuis 2008. La société génère désormais la majorité de son chiffre d'affaires grâce à ses activités numériques, mais cela n'est pas suffisant pour contrebalancer le déclin du côté du secteur imprimé.

Dans le rouge

Pour le troisième trimestre clos le 30 septembre, l'éditeur de l'annuaire Pages Jaunes a perdu 4,4 millions de dollars, ou 17 cents par action, après avoir engrangé un bénéfice net de 3,8 millions, ou 14 cents par action, à la même période l'an dernier.

De son côté, le chiffre d'affaires a fléchi de 9,8%, s'établissant à 181,4 millions.

Les recettes découlant du secteur numérique ont été de 132,8 millions, en baisse de 4,2%, alors que du côté des médias imprimés, les revenus ont plongé de 22,4%, à 48,5 millions 4, en raison d'une diminution du nombre de clients.

«En raison de résultats moins bons que prévu pendant les neuf premiers mois de l'exercice, l'entreprise ne s'attend plus à afficher une croissance de ses recettes numériques en 2017», a prévenu le chef de la direction financière, Ken Taylor.

Pages Jaunes a par ailleurs abaissé sa prévision en ce qui a trait à son chiffre d'affaires pour l'année financière, qui devait varier entre 750 millions et 760 millions. L'entreprise anticipait précédemment une fourchette oscillant entre 770 millions et 780 millions.

Au 30 septembre, la dette nette de l'entreprise se chiffrait à 354,2 millions, comparativement à environ 385 millions à la fin de 2016. M. Taylor a souligné que les efforts récemment déployés afin de refinancer la dette de la société faisaient en sorte que les échéances prévues en 2018 avaient été repoussées à 2022.