Le grand patron de Saputo affirme que l'entreprise considérerait comme une occasion d'affaires l'abandon du système de gestion de l'offre - si cher à plusieurs producteurs au Québec - dans le cadre des négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Tout en estimant que la position du Canada favorable à la gestion de l'offre devrait l'emporter, le chef de la direction, Lino Saputo Jr, a laissé entendre que les usines canadiennes pourraient fonctionner à 100 % de leur capacité si l'entreprise pouvait s'approvisionner de lait américain, comme elle le désire.

En marge de l'assemblée annuelle des actionnaires, mardi, à Laval, Lino Saputo Jr a affirmé que le transformateur laitier québécois n'était pas «dérangé par les négociations» sur l'ALENA.

Le chef de la direction a indiqué que Saputo avait «partagé sa vision» avec les élus au pays, sans faire de «lobbying» ou de «politique», pour dire essentiellement que l'entreprise était prête - notamment en vertu de ses acquisitions aux États-Unis - à toute éventualité, avec ou sans le système de gestion de l'offre.

Lino Saputo Jr a affirmé par ailleurs que l'entreprise recherchait encore des possibilités d'acquisition pour son expansion, et que l'incertitude concernant les négociations sur l'ALENA et l'administration Trump n'accélérait pas ses visées dans l'immédiat aux États-Unis, pas plus qu'elle ne les freine pour l'avenir.

Saputo a affiché mardi un bénéfice du premier trimestre en hausse de 13,4 % par rapport à la même période l'an dernier.

Le bénéfice net de l'entreprise montréalaise s'est établi à 200,3 millions, soit 51 cents par action, ce qui se comparait à un bénéfice de 176,7 millions, ou 44 cents par action, pour la même période l'an dernier.

Le chiffre d'affaires de Saputo a progressé de 9,9 % pour à 2,892 milliards au cours du trimestre clos le 30 juin, ce qui se comparait à des revenus de 2,631 milliards au premier trimestre un an plus tôt.

Cette performance était supérieure à celle attendue par les analystes. Ces derniers visaient en moyenne un bénéfice net par action de 50 cents, ainsi que des recettes de 2,867 milliards, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Saputo a notamment attribué la hausse de ses revenus à la croissance des volumes de ventes et des prix de vente à l'international, tandis que les revenus de son secteur canadien sont restés essentiellement stables. La fluctuation du dollar canadien s'est en outre traduite par une hausse de 60 millions du chiffre d'affaires par rapport au premier trimestre de l'an dernier.

Le conseil d'administration de l'entreprise a autorisé une hausse de 6,7 % du dividende trimestriel, qui passera ainsi de 15 cents par action à 16 cents par action à compter du versement du 15 septembre.

Les investisseurs ont semblé accueillir favorablement les résultats de Saputo et l'action de l'entreprise prenait mardi après-midi 1,21 $, soit 2,86 %, à la Bourse de Toronto, où elle se négociait à 43,47 $.