Dollarama affirme être en mesure d'absorber les hausses des salaires minimums prévues à travers le pays, mais le détaillant n'exclut pas de devoir hausser ses prix si jamais ses coûts de ses employés continuent à grimper.

Le détaillant montréalais ne commencera pas par hausser les prix en réaction aux hausses de salaire consenties aux travailleurs dans les provinces qui représentent plus de 60 % de ses ventes, a affirmé mercredi le chef de la direction de l'entreprise, Neil Rossy.

Cependant, cela pourrait changer si les frais de personnel et les coûts des produits continuent à grimper.

«Tout ce qui nous importe dans cette histoire, c'est que nous soyons dans la même situation que tous les autres détaillants et marchands du marché», a affirmé M. Rossy aux journalistes à la suite de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise.

«Tant que les règles - dans ce cas, le salaire minimum - touchent tout le monde, alors notre seul objectif et tous nos efforts ne visent qu'à rester concurrentiels à l'intérieur de l'environnement de détail dans lequel nous nous trouvons.»

L'Ontario a annoncé son intention de faire passer son salaire minimum à 14 $ par heure, comparativement à 11,40 $ par heure actuellement à compter du 1er janvier. Il grimpera à 15 $ par heure un an plus tard. Des hausses sont prévues cet automne en Colombie-Britannique, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador. Le salaire minimum albertain atteindra 15 $ par heure en octobre 2018.

Dollarama a indiqué avoir mis en place certaines mesures pour préparer cette inflation des salaires. Elle compte notamment vendre davantage de produits à fortes marges. Des économies de coûts devraient aussi être réalisées dans les magasins grâce au recyclage, à l'efficacité énergétique et au contrôle du vol à l'étalage.

Le directeur financier de Dollarama, Michael Ross, a estimé que le défi n'était pas différent de celui qui s'est présenté avec la dépréciation du dollar canadien, l'augmentation des coûts des produits en Chine et la hausse des coûts de l'énergie.

Même si Dollarama affirme que plusieurs de ses employés gagnent un peu plus que le salaire minimum, les augmentations provinciales entraîneront des hausses pour les autres employés.

Dollarama a affiché mercredi un bénéfice de 94,7 millions de dollars, soit 82 cents par action, pour son premier trimestre clos le 30 avril. En comparaison, il avait engrangé un bénéfice de 83,2 millions, soit 68 cents par action, pour la même période l'an dernier.

Ses ventes ont progressé de 10 % à 704,9 millions.

Une augmentation du montant moyen dépensé par transaction a alimenté une hausse de 4,6 % des ventes dans les magasins ouverts depuis au moins un an. Celle-ci a cependant été contrebalancée en partie par une diminution du nombre de transactions par rapport à l'an dernier.

L'entreprise a indiqué à ses actionnaires qu'elle étudierait la réussite de Dollar City avant de décider, au début de 2020, si elle exercerait son option lui permettant de prendre une participation majoritaire dans la chaîne de 79 magasins en Amérique centrale.