La Banque de Montréal a vu les profits de ses services américains personnels et commerciaux glisser par rapport à l'an dernier, mais elle a néanmoins réussi à faire grimper son bénéfice net de 28 %, en plus d'annoncer une hausse de son dividende trimestriel.

La banque, dont le siège social se trouve à Toronto était la première de son secteur à dévoiler ses plus récents résultats trimestriels. Elle a fait état d'un bénéfice net de 1,25 milliard pour son deuxième trimestre, soutenue par les meilleurs résultats de ses divisions de gestion du patrimoine et des marchés de capitaux. Son profit net avait été de 973 millions lors de la même période l'an dernier.

Mais les profits du segment des services personnels et commerciaux aux États-Unis ont décru de 7 % par rapport à l'an dernier pour s'établir à 248 millions, essentiellement en raison de plus grandes provisions pour pertes sur créances.

La Banque de Montréal a aussi haussé de 2 cents par action son dividende trimestriel pour le porter à 90 cents US, à compter du versement du 28 août.

L'analyste Jim Shanahan, de la firme Edward Jones, a indiqué qu'il s'attendait à de meilleurs résultats de la part des activités américaines de la Banque de Montréal, afin de contrebalancer les difficultés liées à l'environnement d'exploitation au Canada.

Les banques canadiennes sont confrontées à un certain nombre de vents contraires, notamment au taux d'endettement des emprunteurs et aux inquiétudes liées aux prix des logements et à la santé du marché hypothécaire.

«Lorsque nous sommes vraiment inquiets vis-à-vis de certaines des difficultés au Canada (...), nous pourrions nous attendre à ce que les États-Unis soient une source de vigueur dans la stabilité des résultats - et donc il est un peu déconcertant d'y trouver une certaine faiblesse», a expliqué M. Shanahan.

Jusqu'à maintenant, il n'y a aucun signe de détérioration dans le portefeuille canadien de prêts hypothécaires résidentiels de la Banque de Montréal, ont noté des analystes.

Au cours d'une conférence téléphonique pour discuter des plus récents résultats, le chef de la direction de la banque, Bill Downe, a souligné la taille du portefeuille des prêts hypothécaires.

«Aujourd'hui, notre portefeuille hypothécaire ne représente que 27 % de l'ensemble de nos prêts, ce qui est bien en deçà de la moyenne de nos pairs canadiens», a affirmé M. Downe.

Cameron Fowler, le chef des services bancaires canadiens personnels et commerciaux, a dit observer des signes précurseurs de refroidissement du marché torontois du logement, depuis que le gouvernement ontarien a annoncé, le mois dernier, qu'il allait instaurer une taxe de 15 % pour les spéculateurs immobiliers étrangers, entre autres mesures.

Mais M. Fowler a précisé qu'il était trop tôt pour dire quel sera l'impact de la taxe proposée.

«Mais des indicateurs précurseurs nous disent que nous allons voir un ralentissement», a précisé M. Fowler. «Et de mon propre point de vue, cela est bon. Un ralentissement du marché de Toronto est une bonne chose, et il semble que c'est ce vers quoi nous nous dirigeons.»

L'immobilier devrait être la principale source de discussions dans les conférences téléphoniques des banques pour ce trimestre, particulièrement à la lumière de la récente crise des liquidités chez le prêteur hypothécaire Home Capital, a affirmé M. Shanahan.

La Banque Royale, la Banque TD et la Banque CIBC publieront toutes jeudi leurs résultats financiers du deuxième trimestre. La Banque Scotia fera de même mardi.

«J'imagine qu'il y aura beaucoup de questions au sujet de Home Capital et de la partie du marché qui touche les courtiers hypothécaires», a dit M. Shanahan.

L'action de la Banque de Montréal a perdu mercredi 3,15 $, soit 3,3 %, à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 91,98 $.

Selon M. Downe, la banque a profité de la diversification de son modèle d'affaires au plus récent trimestre. Ses revenus trimestriels ont atteint 5,74 milliards $ au plus récent trimestre, comparativement à 5,10 milliards à la même période l'an dernier.

La division de gestion du patrimoine a vu son bénéfice net grimper de 86 % à 251 millions, tandis que celle des marchés des capitaux a affiché un bénéfice en hausse de 12 % à 321 millions.

Le bénéfice du segment des services bancaires personnels et commerciaux de la Banque de Montréal s'est chiffré à 531 millions, en hausse de 1 % par rapport à l'an dernier.

«Même s'il y a eu une modération générale de la croissance des prêts et des dépôts aux États-Unis, ce qui témoigne d'une activité d'affaires plus lente que prévu, nous sommes en bonne position pour construire sur la vigueur de notre franchise américaine», a estimé M. Downe.

Le bénéfice net par action de la Banque de Montréal a atteint 1,84 $, en hausse par rapport à celui de 1,45 $ du deuxième trimestre de 2016.