Coca-Cola, en quête d'un nouveau souffle, a annoncé mardi durcir sa cure d'austérité après des résultats contrastés au premier trimestre, en raison de lourdes charges liées à la cession de ses activités d'embouteillage.

Le résultat net a plongé de 20,3% à 1,18 milliard de dollars, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 43 cents contre 44 cents attendus en moyenne par les analystes.

Lesté de deux jours comparé à 2016, le chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 11,3% à 9,12 milliards de dollars, soit le huitième trimestre consécutif de baisse, mais supérieur aux 8,89 milliards escomptés. Il a également pâti de la cession des activités d'embouteillages et des effets de change défavorables, a expliqué le producteur de Fanta et Sprite.

À périmètre et à effets de change constants les revenus sont restés stables, la hausse des prix permettant de neutraliser le déclin des volumes de ventes.

Hormis l'Amérique du Nord (+1% à 2,4 milliards de dollars), les ventes ont reculé dans toutes les autres régions. En Asie-Pacifique, elles ont diminué de 2% à 1,21 milliard de dollars, de 1% en Amérique latine à 926 millions et de 7% à 1,63 milliard dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique.

Confronté à une désaffection des consommateurs, Coca-Cola s'en remet aux économies pour améliorer sa rentabilité.

Il veut ainsi faire 800 millions de dollars d'économies supplémentaires d'ici à 2019, ce qui porte le plan total à 3,8 milliards de dollars. Les nouvelles coupes affecteront la chaîne d'approvisionnement et les dépenses marketing, détaille Coca-Cola sans dire si elles vont s'accompagner de suppressions d'emplois.

«Une structure d'entreprise moins lourde va nous permettre d'accroître notre part de marché (...) et de la valeur pour nos actionnaires», a simplement observé James Quincey, qui doit prendre les rênes du groupe le 1er mai. Il remplace Muhtar Kent, dont les initiatives pour relancer Coca-Cola n'ont pas vraiment convaincu.

M. Kent est par exemple à l'origine du plan de restructuration en cours visant à céder la plupart de ses activités d'embouteillage d'ici à 2020 pour se recentrer sur la seule vente lucrative des sirops aux entreprises qui produisent, embouteillent et écoulent les boissons. Ce virage stratégique n'a pas pour le moment inversé le déclin persistant des revenus.

Coca-Cola s'est toutefois quelque peu montré optimiste mardi en relevant le bas de la fourchette de sa prévision de bénéfice annuel.

Il s'attend désormais à une baisse de 1 à 3% de son bénéfice par action ajusté, contre de 1 à 4% auparavant. Celui-ci devrait ressortir ainsi à entre 1,83 dollar et 1,90 dollar contre 1,88 dollar attendu par les analystes financiers.

À Wall Street, le titre gagnait 0,51% à 43,50 dollars vers 7h50 dans les échanges électroniques de pré-séance.