Bien que la déflation alimentaire - qui constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs - soit appelée à se poursuivre au cours des prochains mois, Metro estime que le pire est maintenant passé.

Au deuxième trimestre, le prix du panier alimentaire de l'épicier québécois a affiché une baisse de 2%, ce qui ne l'a pas empêché de répondre aux attentes des analystes puisqu'il a affiché un bénéfice net ainsi qu'un chiffre d'affaires en hausse.

«La déflation a clairement été l'élément marquant de ce trimestre, a commenté le président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, mardi, au cours d'une conférence téléphonique. En plus des produits de base, les prix de la viande et des produits laitiers ont fléchi par rapport à l'an dernier.»

Selon Statistique Canada, la déflation alimentaire a été de 2,8% en décembre, 4% en janvier, 4,1% en février et 3,6% en mars.

Questionné par les analystes financiers, le grand patron de la troisième chaîne de supermarchés en importance au pays a expliqué que cette situation devrait se poursuivre au cours des prochains mois, ajoutant toutefois que «le pire était derrière».

«Nous espérons, d'ici au quatrième trimestre, un retour à une situation plus normale, a-t-il dit. Toutefois, nous n'avons pas de boule de cristal. Au cours du dernier trimestre, la déflation de notre panier a été moins prononcée que l'Indice des prix à la consommation en raison de la diversité des produits vendus.»

Pour la période de trois mois terminée le 11 mars, Metro a engrangé des profits nets de 132,4 millions de dollars, ou 53 cents par action, en progression de 6% par rapport à la même période l'an dernier.

En raison de la déflation alimentaire, ses revenus n'ont toutefois progressé que de 0,7%, à 2,9 milliards de dollars.

Cette performance trimestrielle a néanmoins surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit net par action de 53 cents et sur un chiffre d'affaires de 2,85 milliards.

Les investisseurs ont également réagi favorablement, puisqu'en milieu de séance, à la Bourse de Toronto, l'action de Metro gagnait 2,45 $, ou 5,79%, pour se transiger à 44,73 $.

Pour leur part, les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont progressé de 0,3%.

Ce résultat a surpris Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, qui anticipait un recul de 0,3% des ventes comparables de l'entreprise.

«Les résultats du deuxième trimestre de Metro reflètent la capacité de l'entreprise à gérer ses coûts et suggèrent qu'elle a gagné des parts de marché malgré un recul du prix des aliments et un environnement concurrentiel», écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

Rachat complet d'Adonis

Par ailleurs, une fois que l'exercice en cours sera terminé, l'épicier compte procéder rapidement au rachat des participations minoritaires dans la chaîne Adonis ainsi que dans le distributeur Phoenicia. Metro détient notamment 55% des droits de vote de ces deux filiales.

M. La Flèche a souligné que la chaîne Adonis - qui exploite actuellement neuf magasins au Québec ainsi que deux autres en Ontario - continuerait d'être gérée de façon indépendante.

«La formule en place est bonne et nous voulons la conserver. Un 12e établissement ouvrira ses portes au printemps 2018. Avec l'équipe en place, nous pensons pouvoir ajouter quelques magasins par année dans un avenir rapproché», a-t-il dit.

Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, a rappelé que Metro avait acquis sa participation dans Adonis au coût de 161,4 millions. En tenant compte de différents éléments, l'analyste estime qu'il en coûtera près de 221 millions à l'épicier pour acquérir Adonis à 100%.

L'épicier exploite un réseau de plus de 600 supermarchés sous les enseignes Metro, Metro Plus et Food Basics, ainsi que plus de 250 pharmacies Brunet, Metro Pharmacy et Drug Basics.