Le groupe informatique américain IBM a fait état mardi de résultats mitigés, avec notamment un chiffre d'affaires qui recule pour le 20e trimestre consécutif malgré ses efforts pour développer de nouvelles activités plus porteuses.

Sur les trois premiers mois de 2017, le chiffre d'affaires a accusé une baisse de 3% à 18,2 milliards de dollars. C'est un repli encore plus prononcé qu'anticipé par les analystes, qui espéraient en moyenne 18,4 milliards.

La mauvaise surprise pesait sur l'action IBM à la Bourse de New York: elle perdait près de 5% vers dans les échanges électroniques mercredi matin.

Le bénéfice net a également diminué au premier trimestre, de 13% à 1,75 milliard de dollars.

Le bénéfice par action, qui sert de référence aux États-Unis, a malgré tout dépassé de 3 cents la prévision des analystes, à 2,38 dollars, et IBM a maintenu son objectif d'atteindre au moins 13,80 dollars par action sur l'ensemble de l'année, disant tabler sur des améliorations de ses marges au second semestre.

La baisse continue du chiffre d'affaires est liée en partie au recentrage opéré depuis maintenant plusieurs années par le groupe.

IBM s'est délesté d'une série d'activités pour se recentrer sur des créneaux jugés plus porteurs comme les services dématérialisés en ligne («cloud»), l'analytique, le mobile et la sécurité.

Il a pour cela réalisé plusieurs acquisitions et a aussi investi énormément dans sa plateforme d'intelligence artificielle Watson, pour laquelle il développe depuis plusieurs années des applications commerciales dans toute une série de domaines, dont la médecine et la recherche médicale, ou encore la finance.

La branche de «solutions cognitives» du groupe, qui recouvre notamment les activités liées à Watson, a dégagé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 4,1 milliards de dollars, en hausse de 2% sur un an.

Au niveau mondial, l'ensemble des «impératifs stratégiques» affichent des revenus en hausse de 12% à 7,8 milliards de dollars au premier trimestre. Et pour les seuls services de cloud, la progression est de 33% à 3,5 milliards.

IBM affiche l'objectif de les voir générer 40 milliards de dollars par an et 40% de son chiffre d'affaires d'ici 2018. Son directeur financier Martin Schroeter a confirmé lors d'une téléconférence avec des analystes que le groupe allait «continuer à investir lourdement» dans ces créneaux d'activités.

Cela n'a toutefois pas suffi jusqu'ici à compenser la perte de vitesse des activités héritées du passé, même si le directeur financier affiche sa confiance dans la stratégie actuelle.

«J'ai confiance dans le fait que le groupe IBM enregistrera de la croissance à nouveau», a-t-il affirmé lors d'un entretien sur la chaîne CNBC, tout en concédant que cela «prend du temps».