La banque américaine JPMorgan Chase a nettement dépassé les attentes au premier trimestre, les bénéfices étant dopés par les recettes générées par le courtage sur des anticipations d'une dérégulation massive promise par le président, Donald Trump.

Le résultat net a bondi de 17% sur un an, à 6,5 milliards de dollars, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 1,65 dollar, contre 1,52 dollar attendu en moyenne par les analystes financiers.

Le chiffre d'affaires trimestriel de 25,6 milliards de dollars, en hausse de 6,2%, est également supérieur aux 24,9 milliards escomptés en moyenne, a annoncé jeudi la banque dans un communiqué.

«Nous avons bien démarré l'année, avec des bonnes performances pour l'ensemble de nos quatre secteurs d'activités», a commenté le PDG, Jamie Dimon, cité dans le communiqué.

Mais c'est davantage au courtage que la première banque américaine en termes d'actifs doit sa bonne performance.

Les revenus générés par la spéculation des bons du Trésor et autres obligations, matières premières, devises (FICC) ont augmenté de 17%, tandis que ceux des titres financiers ont progressé de 2%.

L'établissement indique avoir observé une forte activité sur les marchés européens en anticipation des échéances électorales à venir dans cette zone et également des décisions des banques centrales.

Depuis la victoire de Donald Trump le 8 novembre, les banques profitent des promesses du nouveau président de revoir la règlementation financière, même si des incertitudes planent encore sur cette réforme d'autant que la Maison-Blanche envoie des signaux contradictoires.

D'un côté, elle veut démanteler la loi Dodd-Frank, votée après la crise de 2008, imposant notamment des niveaux de fonds propres élevés aux grandes banques et des «stress tests» annuels, mais parle également de rétablir le «Glass-Steagall Act». Cette dernière loi, instaurée en 1933 en réponse à la crise de 1929 et abrogée en 1999 par Bill Clinton, prône la séparation des activités de marché, très lucratives, et la banque de détail classique.

Si M. Dimon indique jeudi que l'économie américaine se porte bien, les résultats de la banque de détail soulèvent beaucoup plus d'interrogations qu'ils ne confortent ses propos.

Les provisions pour les impayés des consommateurs ont augmenté de 52%, à 1,32 milliard de dollars au premier trimestre, comparé au quatrième trimestre 2016. JPMorgan indique que les étudiants ont du mal à rembourser leurs prêts, de même que les ménages pour ce qui est des crédits à la consommation, tandis que les dépréciations liées aux crédits auto ont augmenté.

À Wall Street, le titre prenait 1,49% à 86,67 dollars vers 10h00 à la Bourse de New Yor