Le groupe de messagerie américain UPS, qui cherche à s'adapter au boom du commerce en ligne, a fait part mardi de résultats décevants pour 2016 et de prévisions inférieures aux attentes, faisant baisser son action à Wall Street.

L'action d'UPS perdait 6,02% à 109,99 dollars vers 11h00 à la Bourse de New York.

Sur l'ensemble de l'année dernière, le bénéfice net de l'entreprise a baissé de 29% pour atteindre 3,43 milliards de dollars, selon un communiqué. Mais ajusté par action et hors élément exceptionnel, la référence à Wall Street, il ressort à 5,75 dollars là où les analystes attendaient en moyenne 5,82 dollars.

Son chiffre d'affaires s'affiche en progression de 4,2% à 60,91 milliards de dollars, mais est aussi apparu en dessous des prévisions (61,02 milliards).

Bousculé par la croissance forte du commerce en ligne et ses nouveaux besoins, UPS cherche à adapter rapidement son réseau d'infrastructures pour le rendre plus flexible et plus rentable.

UPS a d'ailleurs prévu d'investir 4 milliards de dollars en 2017. Les travaux pourraient «à court terme causer des difficultés opérationnelles», a prévenu le directeur financier Richard Peretz lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

UPS anticipe pour l'année en cours un bénéfice par action ajusté compris entre 5,80 et 6,10 dollars, là où les analystes misaient sur 6,16 dollars.

Le groupe, qui effectue des livraisons partout dans le monde, souligne que son résultat devrait notamment être affecté à hauteur de 400 millions de dollars par le renchérissement du dollar face aux autres devises.

Au seul quatrième trimestre UPS est passé dans le rouge, perdant 239 millions de dollars. Le groupe a notamment été plombé par une charge liée au fonds de retraite destiné à ses salariés.

Ajusté par action et hors élément exceptionnel, le groupe a dégagé un bénéfice de 1,63 dollar, ce qui reste inférieur aux attentes (1,69 dollar).

Son chiffre d'affaires sur la période, qui couvre tous les envois effectués au moment des fêtes de fin d'année, a augmenté de 5,5% à 16,93 milliards de dollars, décevant là encore les prévisions (17,01 milliards).

Le nombre de paquets transportés a certes progressé de 7,1% mais «nous avons dû faire face à une évolution vers des produits moins chers», a souligné le PDG David Abney lors de la conférence téléphonique.

«Alors qu'une nouvelle ère politique a commencé», UPS «a hâte de travailler avec l'administration Trump», a par ailleurs indiqué M. Abney.

«Malgré les gros titres, le président Trump n'est pas vraiment contre les accords commerciaux», a notamment relevé le patron d'UPS, qui profite de toute progression du libre-échange dans le monde. «Il a fait savoir très clairement qu'il voulait des accords justes pour les États-Unis» et qu'effectivement «il préférait de loin les accords bilatéraux aux accords régionaux», a-t-il souligné.

UPS a aussi «quelques inquiétudes» sur les éventuelles conséquences des changements sur les taxes aux frontières annoncés par l'administration Trump, même si le groupe «cherche encore à savoir comment cela va se traduire exactement», a noté M. Abney.