L'opérateur téléphonique américain Verizon a indiqué mardi continuer à évaluer l'impact des cyberattaques contre Yahoo! dont il veut racheter le coeur de métier.

Le groupe «continue à travailler avec Yahoo! pour déterminer les conséquences des vols de données», indique-t-il dans un communiqué sans davantage de détails.

Lundi, le groupe internet avait, lui, annoncé un report au deuxième trimestre de l'opération, sur laquelle se sont accumulés de nombreux nuages après la révélation de cyberattaques massives.

C'est au premier trimestre que Verizon comptait initialement avaler ses activités de publicité en ligne et des sites internet comme Yahoo Mail ou Yahoo News, pour lesquelles il avait accepté l'été dernier de payer 4,8 milliards de dollars.

Sauf qu'entretemps, Yahoo! a annoncé en septembre que 500 millions de ses comptes d'utilisateurs avaient été compromis lors d'une cyberattaque remontant à 2014. Et en décembre, il a admis qu'une autre cyberattaque, en 2013 cette fois, avait frappé plus d'un milliard de personnes, soit la quasi-totalité de ses utilisateurs.

Le gendarme boursier américain, la SEC, a ouvert une enquête pour déterminer si Yahoo! a trop tardé à informer les investisseurs, selon des documents boursiers.

Pour beaucoup d'observateurs, cela donne des arguments à Verizon, qui avait prévenu en octobre qu'il ne s'engagerait pas «aveuglément», pour revenir sur l'accord de vente et au moins obtenir une baisse de prix.

En attendant, l'opérateur téléphonique a annoncé mardi des résultats décevants, notamment sur le nombre de ses nouveaux abonnés et le taux de désabonnement.

Le bénéfice net annuel a chuté de 26% à 13,61 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 125,98 milliards (-4,3% sur un an).

Au quatrième trimestre, le résultat net a plongé de 16,6% à 4,6 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 32,34 milliards.

Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, est ressorti à 3,21 dollars sur l'année et à 86 cents sur le trimestre, contre 3,89 dollars et 89 cents attendus en moyenne par les marchés.

En outre, le groupe n'a enregistré que 591 000 nouveaux abonnés mensuels lors des trois derniers mois, alors que les analystes de Factset tablaient sur 726 000 nouveaux abonnés.

Le taux de désabonnements, autre indicateur surveillé de près par les investisseurs, s'est élevé à 1,10% contre 1,05% attendu par les analystes.

À Wall Street, le titre perdait 2,50% à 51,10 dollars vers 12H45 GMT dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.