Le groupe informatique américain IBM a terminé 2016 sur des résultats globalement meilleurs que prévu, mais sans endiguer le recul continu de son chiffre d'affaires ni les doutes des investisseurs sur le succès de sa transformation.

D'après les données publiées jeudi, le chiffre d'affaires a baissé de 2% à 79,9 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année.

Il a surtout reculé sur les trois derniers mois pour le 19e trimestre consécutif, de 1% à 21,8 milliards de dollars --un niveau dépassant malgré tout les 21,6 milliards attendus en moyenne par les analystes.

Le bénéfice net a diminué pour sa part de 10% sur l'ensemble de l'année à 11,9 milliards de dollars, mais affiche une hausse de 1% à 4,5 milliards au quatrième trimestre.

Le résultat par action, qui sert de référence à Wall Street, est lui aussi meilleur que prévu: il a atteint 5,01 dollars contre seulement 4,88 dollars anticipés.

Et pour l'exercice 2017, le groupe dit tabler sur au moins 13,80 dollars par action. Là encore, c'est un peu mieux que les 13,74 dollars que visait jusqu'ici le marché.

Après avoir initialement progressé dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l'action IBM est pourtant rapidement passée dans le rouge: elle lâchait plus de 2% vers 18 h 50.

Dans une première réaction, Amit Daryanani de RBC Capital Market relevait que les résultats étaient peut-être moins solides qu'il n'y paraissait à première vue, la bonne surprise étant surtout due aux plus de 500 millions de dollars encaissés par le groupe en redevances sur ses brevets et autres accords de licences signés avec d'autres entreprises.

«Les marges sont restées difficiles vers la fin du trimestre», soulignait l'analyste dans une note, estimant que cela «a été compensé par la solidité des recettes liées à la propriété intellectuelle, qui étaient supérieures de 150 à 200 millions de dollars à nos attentes».

Poids des activités historiques

La baisse continue du chiffre d'affaires d'IBM est liée en partie au lent recentrage opéré depuis maintenant plusieurs années.

Le groupe s'est délesté d'une série d'activités pour se recentrer sur des créneaux jugés plus porteurs comme les services dématérialisés en ligne («nuage»), l'analytique, le mobile et la sécurité.

Ces «impératifs stratégiques» ont généré un chiffre d'affaires en hausse de 13% à 32,8 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année.

Au quatrième trimestre, la progression est de 11% à 9,5 milliards, un ralentissement après +16% au troisième trimestre. De la même manière, les activités de «cloud» ont vu leurs revenus augmenter de 33% sur les trois derniers mois de l'année après +44% au troisième trimestre.

«En 2016, nos impératifs stratégiques ont crû pour représenter plus de 40% de nos revenus totaux, et nous nous sommes établis comme un leader du secteur pour les services cognitifs (liés à l'intelligence artificielle, via notamment la plateforme Watson dans laquelle IBM investit énormément, NDLR) et le nuage», s'est félicitée jeudi la patronne du groupe, Ginni Rometty.

IBM est un peu en avance sur son objectif affiché de voir ces activités générer 40 milliards de dollars et 40% de son chiffre d'affaires d'ici 2018, a souligné son directeur financier, Martin Schroeter, lors d'une téléconférence avec des analystes.

Il a toutefois reconnu que cela ne suffisait toujours pas à compenser la perte de vitesse des activités héritées du passé du groupe plus que centenaire. «Nous avons toujours un assez large éventail d'activités sur une partie du marché où il y a de très fortes pressions sur les prix», a-t-il noté.