Après s'être délestée d'activités en France et en Grèce, Transat A.T. réfléchit maintenant à ce qu'elle fera de sa participation de 35% qu'elle détient dans la chaîne Ocean Hotels.

En dévoilant ses résultats du quatrième trimestre, jeudi, le voyagiste québécois a évoqué les possibilités de céder cette participation à son partenaire espagnol H10 ou de mettre la main sur la totalité d'Ocean Hotels.

«Le but est d'être propriétaire à 100 pour cent afin de contrôler le produit et d'être en mesure de se différencier», a expliqué son président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Ocean Hotels possède trois établissements au Mexique ainsi qu'en République dominicaine en plus d'en gérer quatre autres à Cuba, ce qui représente quelque 2000 chambres.

Advenant une vente de sa participation de 35 pour cent, Transat A.T., disant être en discussions avec «plusieurs joueurs», s'attend à pouvoir réaliser une autre transaction afin de mettre la main sur des hôtels dans des destinations soleil.

La société établie à Montréal caresse également l'ambition d'effectuer une percée aux États-Unis en acquérant un voyagiste, mais cela figure au deuxième rang des priorités, a expliqué le chef de la direction financière, Denis Pétrin.

«D'ici le mois de mars, nous devrions être en mesure de donner plus de détails, particulièrement en ce qui a trait à notre participation dans Ocean Hotels», a-t-il dit.

Par ailleurs, la société mère du transporteur Air Transat s'attend à un autre hiver difficile sur le marché des destinations soleil même si l'entreprise a réduit sa capacité de trois pour cent.

Plus de sièges sont offerts aux voyageurs qui désirent fuir le temps hivernal, calcule l'entreprise, qui évalue notamment que sa rivale Air Canada  a bonifié de 30 pour cent sa capacité.

«L'an dernier, la saison hivernale avait été grandement affectée par les craintes entourant le virus Zika, les attentats terroristes en Europe ainsi qu'une menace de grève de nos pilotes, a commenté M. Pétrin. Cette année, il se pourrait donc que les résultats soient supérieurs à ceux de l'an dernier.»

Dans une note d'analyse, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s'est toutefois montré préoccupé par le fait que l'augmentation de la capacité chez Air Canada se fait surtout au Québec ainsi qu'en Ontario, deux marchés clés pour Transat A.T.

L'entreprise a vu ses profits et revenus fléchir au quatrième trimestre terminé le 31 octobre, qui couvre une partie de l'été, période au cours de laquelle l'entreprise n'a pas été en mesure de répéter sa performance de 2015.

Son bénéfice net a plongé de 50 pour cent par rapport au quatrième trimestre de 2015 pour s'établir à 34,9 millions $, ou 95 cents par action, alors que les revenus ont fléchi de 3,5 pour cent, à 612,1 millions $.

Ce recul des ventes est essentiellement attribuable à une diminution des coefficients d'occupation ainsi qu'à une baisse de 8,9 pour cent des prix de vente sur le marché transatlantique à destination de l'Europe.

Abstraction faite des éléments non récurrents, l'entreprise a vu son profit ajusté plonger de 45,7 pour cent, à 24,2 millions $, ou 66 cents par action.

Cette performance trimestrielle a en partie répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un résultat ajusté par action de 48 cents et des recettes de 618,28 millions $.

Pour l'exercice, Transat A.T. a affiché une perte nette de 41,7 millions $, ou 1,13 $ par action, par rapport à un profit de 42,6 millions $, ou 1,10 $ par action, en 2015.

Ce résultat s'explique par une charge de dépréciation de 15,8 millions $ liée aux marques de commerce et par une charge de dépréciation d'amortissement de 63,9 millions $ comptabilisée au quatrième trimestre.

Les revenus sont demeurés stables à 2,9 milliards $.

Sur une base ajustée, le voyagiste a perdu 15,5 millions $, ou 42 cents par action en 2016, comparativement à un profit de 45,9 millions $, ou 1,19 $ par action, au terme de l'exercice 2015.