Malgré l'incertitude provoquée par l'élection surprise du républicain Donald Trump à la présidence des États-Unis, Groupe CGI n'entrevoit pas de remous dans son marché le plus important.

En poste depuis à peine plus d'un mois, le président et chef de la direction de la multinationale informatique québécoise, George Schindler, a tenté de se montrer rassurant, mercredi, lors de sa première conférence téléphonique avec les analystes financiers afin de discuter des résultats du quatrième trimestre.

«Tous les quatre ou huit ans, il y a un cycle de changement au sein du gouvernement, a-t-il dit. La nouvelle administration a des priorités qui ne peuvent être réalisées sans la technologie. C'est de la façon dont nous approchons la situation.»

Questionné quant à savoir si l'arrivée du 45e locataire de la Maison-Blanche pourrait faire en sorte que les agences gouvernementales resserrent leurs critères à l'égard des soumissionnaires, M. Schindler a affirmé qu'il était difficile de répondre à cette question. Il a cependant pris soin d'ajouter que CGI se trouvait dans un secteur «résilient».

Au cours de l'exercice 2016 terminé le 30 septembre, les États-Unis ont représenté 28 % des 10,7 milliards générés par la société informatique. Le Canada et le Royaume-Uni se partagent le deuxième rang, les deux régions ayant chacune généré 15 % des recettes totales.

«Comme vous le savez, notre modèle d'affaires aux États-Unis est assez bien équilibré entre les secteurs commercial et gouvernemental», a fait valoir le grand patron de l'entreprise.

Même s'il est difficile de prévoir les effets à long terme du résultat de l'élection présidentielle américaine, Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, estime que les agences fédérales pourraient se montrer plus sélectives lors des appels d'offre, ce qui pourrait augmenter la pression sur les marges.

«Toutefois, la présence physique de CGI aux États-Unis pourrait lui procurer un avantage par rapport à ses concurrents indiens», écrit-il dans une note envoyée par courriel.

En relativisant l'impact du scrutin sur les activités américaines de CGI, M. Schindler a repris un discours similaire à celui de son prédécesseur, Michael Roach, qui avait affirmé en juillet dernier que le vote référendaire du Brexit n'allait pas freiner la croissance de la société au Royaume-Uni.

Au troisième trimestre, la firme informatique a engrangé un bénéfice net de 274,4 millions, ou 89 cents par action, en hausse de 17,8 % par rapport à il y a un an.

Ses recettes trimestrielles sont demeurées essentiellement stables, à 2,6 milliards. La variation positive des devises a eu une incidence positive de 379,4 millions.

Cette performance trimestrielle s'est avérée relativement conforme aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit par action de 90 cents ainsi que sur un chiffre d'affaires de 2,6 milliards.

En date du 30 septembre, le carnet de commandes était de 20,9 milliards, comparativement à 20,7 milliards il y a un an.

M. Schindler a affirmé qu'il entendait continuer à réaliser de petites acquisitions dans des marchés où CGI est actuellement présent, mais n'a pas écarté une transaction plus importante qui pourrait transformer l'entreprise.

«Je considère que tout ce qui dépasse 300 millions peut avoir un impact significatif, a-t-il dit. Les États-Unis représentent un marché important. L'Allemagne aussi. Au Royaume-Uni, la Livre sterling est à son niveau (de 2012) lorsque nous avons réalisé l'acquisition de Logica.»

Pour l'exercice, les profits de CGI ont été de 1,1 milliard, ou 3,42 $ par action, en hausse de 9,3 % par rapport à l'exercice 2015. Les revenus ont progressé de 3,9 % pour s'établir à 10,7 milliards.

À la Bourse de Toronto, le titre de la société a clôturé à 67,02 $, en hausse de 3,32 $, soit 5,2 %.