La compagnie aérienne American Airlines s'est montrée pessimiste jeudi pour la fin de l'année, après un nouveau recul de ses bénéfices et revenus au troisième trimestre, du fait d'une forte concurrence sur les lignes intérieures et son titre souffrait en Bourse.

Le quatrième trimestre, période des fêtes et de forte activité, va être «difficile», a indiqué Scott Kirby, le président du groupe, lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats.

Il a expliqué que des voyageurs qui avaient prévu de voyager en octobre avaient soit avancé leurs vols en septembre soit les avaient simplement annulés.

Le même scénario s'est produit pour ceux qui avaient réservé initialement leurs vols pour décembre, a poursuivi le dirigeant. Ils les ont repoussés à janvier.

En conséquence, le revenu par passager et par mile parcouru (PRASM), un des indicateurs de la rentabilité dans le secteur, devrait diminuer pour le troisième trimestre d'affilée lors des trois derniers mois de l'année même si ce sera moins que le recul de 2,2% observé entre juillet et septembre.

À Wall Street, l'action était sanctionnée et perdait 1,60% à 39,98 dollars vers 10h15.

Lors du trimestre passé, American Airlines a enregistré une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires, de l'ordre de 1,1% sur un an à 10,59 milliards de dollars. Il est toutefois ressorti au-dessus des 10,56 milliards anticipés en moyenne par les marchés.

Il a été «affecté par les hausses des capacités des concurrents, la mollesse de la macroéconomie mondiale et des taux de change défavorables», a expliqué le transporteur aérien.

American Airlines et sa filiale American Eagle pâtissent sur le marché américain des hausses de capacités de leurs concurrents locaux, ce qui les pousse à baisser leurs tarifs pour préserver leurs parts de marché.

À l'international, la première compagnie aérienne américaine, qui va proposer à partir de novembre des vols journaliers vers et de Cuba, voit les voyageurs étrangers souhaitant visiter les États-Unis lui préférer des rivales en raison de l'appréciation du dollar qui rend ses billets chers.

Le bénéfice net a certes diminué de 56,5% sur un an entre juillet et septembre à 737 millions de dollars, mais ceci se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 2,80 dollars contre 1,57 dollar escompté en moyenne par les analystes.

Ces profits ont été affectés par une provision de 452 millions de dollars due à un report de taxes et à une charge de 294 millions de dollars lié à des coûts d'intégration après la fusion annoncée en 2013 entre American Airlines et U.S Airways, a tenu à relativiser jeudi le groupe.

Les coûts ont augmenté de 5,2% sur un an à 9,16 milliards de dollars, en dépit d'une baisse de 12,6% de la facture de kérosène.

American Airlines a dû augmenter les rémunérations de ses employés suite à un récent accord salarial. Les salaires et le kérosène sont les deux premiers postes de dépenses des compagnies aériennes.