Propriétaire de Rona depuis quelques mois, Lowe's a prévenu que l'acquisition nuirait à ses résultats cette année, mais estime toujours pouvoir doubler la rentabilité de ses activités canadiennes d'ici cinq ans.

En dévoilant ses résultats du deuxième trimestre, mercredi, le géant américain de la rénovation a abaissé ses prévisions pour l'exercice en cours, montrant du doigt le quincailler québécois.

Même si le détaillant anticipe une augmentation des dépenses des consommateurs aux États-Unis, Lowe's s'attend à engranger un profit par action de 4,06 $ US, ce qui représente une baisse de 1,2% par rapport à sa prévision du mois de mai.

«Les changements (...) sont attribuables à Rona», a expliqué le chef de la direction financière de Lowe's, Bob Hull, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Pour la période de 12 mois se terminant le 3 février 2017, les ventes du géant américain devraient croître de 10%. La contribution du quincailler québécois à la hausse du chiffre d'affaires devrait être de 4%.

Pour l'instant, les marges de Rona sont inférieures de celles de Lowe's, mais l'entreprise établie à Mooresville, dans l'État de la Caroline du Nord, s'attend à ce que cela s'améliore «au fil du temps».

«Je suis satisfait des progrès réalisés en matière d'intégration, s'est félicité le président et chef de la direction de Lowe's, Robert Niblock. Avec notre empreinte globale et l'expertise locale de Rona, nous pouvons accroître notre base de clients et accroître notre profitabilité.»

La clôture de la transaction de 3,2 milliards CAN ayant permis à Lowe's d'avaler Rona a été clôturée le 20 mai dernier.

Le président des affaires internationales de Lowe's, Richard Maltsbarger, s'attend pour sa part à ce que le regroupement des deux entreprises se traduise par une diminution des coûts.

Il a également ajouté que Rona allait dégager des économies étant donné que le quincailler n'a plus à payer certains coûts qui étaient liés à son inscription à la Bourse de Toronto.

En plus de réduire ses dépenses pour améliorer sa performance au Canada, Lowe's compte commencer à vendre des appareils électroménagers comme des laveuses, sécheuses, cuisinières et réfrigérateurs.

«Nous sommes en bonne position pour atteindre nos objectifs et je suis encouragé par ce que je vois», a commenté M. Maltsbarger.

En dépit d'une croissance des revenus attribuable à la contribution de Rona, Lowe's n'a pas répondu aux attentes des analystes au deuxième trimestre terminé le 29 juillet.

L'entreprise a engrangé un bénéfice net de 1,17 milliard US, ou 1,31 $ US par action, en hausse d'environ 3,5%.

Abstraction faite d'un impact de six cents US par action lié à des opérations de change découlant de l'acquisition de Rona, le géant américain a affiché un profit ajusté par action cinq cents inférieur à la prévision de 1,42 $ US des analystes.

Les revenus ont grimpé de 5,3%, à 18,3 milliards US, soit 185 millions US de moins qu'espéré par les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Rona a contribué à hauteur de 460 millions US à l'augmentation du chiffre d'affaires de son nouveau propriétaire.

Dans une note, Jamie Katz, de la firme Morningstar, a prévenu que l'intégration du quincailler québécois pourrait présenter des défis à court terme.

«Il pourrait y avoir quelques écueils, mais ils ne seront pas assez importants pour avoir des répercussions négatives à long terme», écrit l'analyste.

Les ventes des magasins comparables - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - se sont améliorées de deux pour cent, soit la moitié de la hausse de 4,2% qui était prédite par la firme FactSet.

Lowe's disposait de plus de 2100 magasins aux États-Unis, au Mexique et au Canada à la fin du trimestre.

L'acquisition de Rona a permis à Lowe's devenir le plus important détaillant spécialisé dans la rénovation au pays. Auparavant, l'entreprise occupait le troisième rang, derrière Rona et Home Depot au chapitre du nombre de magasins.