Après un régime minceur complété l'an dernier pour l'aider à économiser 100 millions $ cette année, SNC-Lavalin met de l'avant un nouveau programme, cette fois-ci afin d'améliorer son efficacité.

La firme d'ingénierie québécoise assure que cette mesure «d'excellence opérationnelle» - déployée depuis la fin du premier trimestre - ne se traduira pas par des licenciements significatifs.

«Ce n'est pas une réduction des coûts ou d'effectif, a affirmé le porte-parole de l'entreprise, Louis-Antoine Paquin. Il n'y a pas de coupes prévues pour atteindre un objectif financier en particulier.»

Vers la fin de 2015, quelque 950 employés, dont 250 au Québec, avaient fait les frais du programme «Step Change» après que SNC-Lavalin eut décidé de se serrer la ceinture.

Au deuxième trimestre de 2016, sans procéder à des coupes, la multinationale a quand même trouvé le moyen de réduire son effectif de 400 personnes en sous-traitant la majorité de ses activités liées aux technologies de l'information (TI) à Groupe CGI, dans le cadre d'un contrat de 12 ans évalué à 500 millions $ octroyé au géant informatique québécois.

Cette décision a permis à la firme de réduire d'environ 20 % sa facture annuelle - dont le montant est inconnu - liée aux TI.

L'effectif de SNC-Lavalin a considérablement diminué au cours des dernières années, passant de plus de 40 000 employés à environ de 37 000.

D'autres mesures, comme la consolidation de bureaux à un seul et même endroit ainsi que la résiliation de baux, figurent au menu cette année. De plus, SNC-Lavalin n'exclut pas de sous-traiter certaines autres de ses activités à l'avenir, précisant toutefois qu'à court terme ce scénario ne figurait pas dans ses plans.

«Nous constatons déjà l'impact des initiatives, s'est félicité le président et chef de la direction de l'entreprise, Neil Bruce, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes. Nous visons une marge d'exploitation ajustée de sept % cette année et nous prendrons des mesures supplémentaires si nécessaire pour atteindre cet objectif.»

Pendant le trimestre terminé le 30 juin, SNC-Lavalin a vu ses dépenses générales et administratives fléchir de 10,1 %, après avoir constaté un recul de 18,7 % au cours des trois premiers mois de l'année.

Grâce à ces économies ainsi que la performance de ses activités d'ingénierie et de construction, la firme a plus que triplé ses profits au deuxième trimestre, où ses marges ont été plus élevées dans les secteurs des infrastructures, du pétrole et du gaz ainsi que de l'énergie.

Son bénéfice net s'est établi à 88,5 millions $, ou 59 cents par action, comparativement à 26,5 millions $, ou 17 cents par action. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif au cours duquel la société engrange des profits.

Cette performance trimestrielle a été bien accueillie par les investisseurs, puisqu'à la Bourse de Toronto, l'action de SNC-Lavalin a clôturé à 57,62 $, en hausse de 1,74 $, ou 3,1 %.

Pour leur part, les revenus ont légèrement fléchi, passant de 2,25 milliards $ à 2,1 milliards $, notamment en raison de la déprime prolongée des prix dans le secteur mines et métallurgie.

En excluant les éléments non récurrents, SNC-Lavalin a dégagé un bénéfice ajusté de 71,4 millions $, ou 48 cents par action, par rapport à 8,2 millions $, ou cinq cents par action, au deuxième trimestre de l'exercice précédent.

Cela a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 36 cents.

Au cours de la conférence téléphonique, M. Bruce n'a jamais abordé les accusations criminelles - une de fraude et une de corruption - déposées contre SNC-Lavalin par la Gendarmerie royale du Canada ainsi que sa proposition déposée à cinq municipalités québécoises dans le cadre Programme de remboursement volontaire (PRV) créé le 2 novembre dernier.

Dans ses documents financiers, l'entreprise précise seulement qu'en date du 3 août, la période d'évaluation de sa proposition n'était toujours pas écoulée.