L'action de Groupe Canam a touché un creux des 52 dernières semaines, jeudi, en raison des difficultés rencontrées récemment par sa division de charpente métallique lourde pour de grands projets.

À la Bourse de Toronto, le titre de l'entreprise s'est temporairement négocié à 9,29 $, pour finalement clôturer à 9,33 $, en baisse de 1 $, ou 9,7 %.

Le constructeur de structures en acier a affiché une perte nette de 38,4 millions, ou 61 cents par action, au deuxième trimestre, alors qu'il avait engrangé un profit de 10 millions de dollars, ou 24 cents par action, il y a un an.

Ce résultat est attribuable à la provision de 32 millions $ annoncée le mois dernier par Groupe Canam liée aux dépassements de coûts d'un important projet aux États-Unis qui n'a pas été identifié.

Toutefois, au cours des derniers mois, Groupe Canam a oeuvré sur des projets d'envergure au sud de la frontière, dont le stade des Falcons d'Atlanta, de la Ligue nationale de football, ainsi que le toit rétractable du stade des Internationaux de tennis des États-Unis, à New York.

Sans surprise, la direction de la société établie à Saint-Georges, en Beauce, a été longuement questionnée par les analystes financiers sur les problèmes entourant le projet en question.

Poli, le président et chef de la direction de Groupe Canam, Marc Dutil, a refusé de pointer du doigt une équipe en particulier, attribuant en partie le problème à la croissance rapide de l'entreprise au fil des dernières années.

«En grandissant rapidement, et en embauchant des gens de l'extérieur, vous perdez ce côté informel et cette capacité à pressentir rapidement les risques, a-t-il dit. Nous avons probablement eu des difficultés en ce qui a trait à l'intégration en raison du rythme avec lequel nous avons embauché des gens de l'extérieur.»

M. Dutil a assuré que les déboires rencontrés par son entreprise aux États-Unis n'auraient pas de répercussions sur le travail effectué sur le nouveau pont Champlain.

Le grand patron de Groupe Canam (TSX:CAM) a également expliqué que le projet problématique au sud de la frontière pourrait affecter d'autres contrats puisque la société a été forcée d'ajuster son effectif vers le site en difficulté.

Celui-ci a toutefois assuré que les actionnaires ne verraient pas l'entreprise provisionner d'autres sommes importantes.

«C'est assez douloureux comme cela, vous ne voulez pas recommencer, a dit M. Dutil. C'était le temps de se pencher sur le pire scénario pour s'assurer que cela se reproduise.»

Mona Nazir, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, croit que la situation actuelle pourrait mettre une pression supplémentaire sur les marges, mais demeure optimiste pour l'exercice 2017.

«S'il n'y a pas d'autres provisions et que le projet se termine relativement bien, les prévisions pour 2017 devraient demeurer inchangées», écrit l'analyste dans une note.

Groupe Canam a toutefois constaté une augmentation de ses revenus, qui ont bondi de 16 pour cent, à 434,3 millions.

En date du 2 juillet dernier, le carnet de commandes totalisait 1,25 milliard, comparativement à 1,06 milliard au 27 juin 2015.

M. Dutil a fait remarquer que les activités de charpente métallique lourde ne représentaient que 12,4 pour cent du carnet de commandes, comparativement à près de 25 % il y a un an.