Le grand patron de Tembec fait preuve de beaucoup plus d'optimisme que la plupart des analystes lorsque vient le temps de discuter du renouvellement de l'entente sur le bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis.

James Lopez s'est dit d'avis, jeudi, que les deux parties pouvaient en arriver à une entente avant la mi-octobre, qui marquera la fin de la période de grâce d'un an éliminant les barrières à l'exportation.

Faute d'une entente, certains analystes s'attendent à ce que l'industrie américaine profite de l'expiration de cette «période de grâce» pour imposer des tarifs douaniers pouvant atteindre au moins 25 % d'ici la deuxième moitié de 2017.

«Je suis encouragé de voir que les représentants canadiens et américains continuent de négocier», a dit M. Lopez au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre de la compagnie forestière.

Questionné par les analystes, celui-ci a estimé que les négociateurs tentaient de proposer des scénarios plus créatifs plutôt que d'uniquement s'inspirer de la dernière entente remontant à 2006.

La semaine dernière, 25 sénateurs américains ont transmis une lettre au représentant du commerce des États-Unis, Michael Froman, pour faire valoir que le bois d'oeuvre canadien était subventionné, que son commerce était injuste, et que cela avait un impact économique négatif pour les États-Unis depuis plusieurs décennies.

Cette initiative a incité l'ambassadeur canadien David MacNaughton à répliquer qu'il s'agissait d'une rhétorique pompeuse.

«Les efforts sont sincères de part et d'autre, a affirmé M. Lopez, sans dire clairement ce qu'il souhaitait comme entente. Maintenant, il faut trouver un compromis pour couper la poire en deux.»

Jusqu'à présent, le gouvernement de Philippe Couillard rejette tout scénario dans lequel des tarifs douaniers seraient imposés sur son bois d'oeuvre. Il répète que la dernière mouture de son régime forestier instaurée en 2013 répond aux exigences américaines en matière de libre-échange.

Par ailleurs, M. Lopez a estimé que l'élection présidentielle de novembre aux États-Unis n'allait pas freiner les négociations entre le Canada et les États-Unis, s'éloignant encore une fois de l'opinion de nombreux observateurs.

Quant à sa performance financière, Tembec a renoué avec les profits au troisième trimestre, période au cours de laquelle ses revenus ont également affiché une progression.

L'entreprise a engrangé un bénéfice net de 9 millions, ou neuf cents par action, comparativement à une perte nette de 16 millions, ou 16 cents par action, à la même période en 2015.

De leur côté, les recettes se sont établies à 376 millions, en progression de 3 %, essentiellement en raison de la hausse des ventes de 13 millions du secteur des papiers, qui ont été de 99 millions.

Des augmentations du chiffre d'affaires ont également été constatées du côté des produits forestiers et des activités de pâtes de cellulose de spécialités, mais un recul a été observé dans le secteur des pâtes à papier.

Pour la période de trois mois terminée le 25 juin, le bénéfice d'exploitation de Tembec a été de 26 millions, par rapport à 2 millions au troisième trimestre l'an dernier.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un bénéfice net par action de sept cents ainsi qu'un bénéfice d'exploitation ajusté de 27,2 millions.

«Le trimestre de juin a été assez bon et nous nous sentons plutôt bien à l'égard du prochain», a commenté M. Lopez.

Paul Quinn, de RBC Marchés des capitaux, a abondé dans le même sens, estimant que les résultats de Tembec devraient notamment profiter de la performance de l'usine de Témiscaming, où il y a eu un temps d'arrêt au cours du dernier trimestre en raison de l'entretien à effectuer.

L'action de Tembec a reculé jeudi de 5 cents, soit 4,8 pour cent, à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 1,00 $.