Goldman Sachs a annoncé mardi un bond de plus de 78% de son bénéfice net au deuxième trimestre dû principalement à une forte réduction des coûts et une base de comparaison favorable.

Le profit s'élève à 1,63 milliard de dollars, ce qui se traduit par un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, de 3,72 dollars contre 3 dollars anticipés en moyenne par les analystes.

Ces chiffres sont à relativiser car le résultat net au deuxième trimestre 2015 avait été plombé par une provision de 1,45 milliard de dollars inscrite dans les comptes en prévision d'un accord avec les régulateurs sur un contentieux remontant à la crise financière de 2008.

Le chiffre d'affaires entre avril et juin montre, lui, que l'activité a bien diminué: il a baissé de 12,53% à 7,93 milliards de dollars mais est toutefois supérieur aux 7,58 milliards attendus en moyenne par les marchés.

Seul le courtage, la force traditionnelle de Goldman Sachs, a surnagé: Le chiffre d'affaires de cette division - «Clients institutionnels» - a augmenté de 2% à 3,68 milliards de dollars.

Dans le détail, c'est surtout le courtage des obligations, taux, devises et matières premières (FICC, revenus fixes), vache à lait au lendemain de la crise, qui a porté les recettes, avec un bond de 20% de ses revenus à 1,93 milliard de dollars.

A l'inverse, les commissions perçues pour avoir conseillé les entreprises lors de fusions-acquisitions et introductions en bourse notamment ont diminué de 11% à 1,79 milliard de dollars alors qu'elles avaient permis en 2015 à la firme de résister au coup de mou du courtage.

«En dépit des incertitudes créées par le Brexit, nous avons enregistré de solides résultats en continuant à servir nos clients (...) et en gérant de façon efficace notre activité», a toutefois tenu à saluer le PDG, Lloyd Blankfein, cité dans le communiqué.

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne votée par référendum le 23 juin (Brexit) et les craintes qu'elle soulève sur la croissance globale a créé un vent de panique auprès des investisseurs et des entreprises, les dernières optant pour la prudence pour leurs investissements et autres projets.

Goldman Sachs continue à réduire ses coûts: la banque, au coeur des critiques en Europe après le recrutement de l'ancien président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, pour la conseiller à faire face au Brexit, a vu ses dépenses opérationnelles diminuer de 26% à 5,47 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Elle a notamment supprimé 5% de ses effectifs à fin juin.