La Banque Nationale adhérera « très bientôt » au programme Apple Pay pour offrir à ses clients ce service de paiement par appareil mobile.

C'est ce qu'a indiqué hier le PDG de la Banque Nationale, Louis Vachon, en marge de la téléconférence organisée pour commenter les résultats trimestriels de l'institution financière québécoise.

« On parle de quelques mois. On travaille là-dessus », a-t-il précisé à La Presse.

Les clients de la Banque Royale et de la CIBC peuvent utiliser depuis quelques semaines un iPhone pour réaliser des achats au lieu de se servir de leurs cartes Visa, MasterCard ou Interac. La Banque de Montréal, la TD et la Scotia ont lancé des initiatives similaires hier.

Louis Vachon a expliqué que la banque qu'il dirige était actuellement en négociations avec Apple en précisant que ce n'est pas pour des raisons technologiques que le service n'a pas encore été lancé.

« Contrairement aux autres grandes banques et à Desjardins, nos revenus provenant des paiements liés aux individus représentent une plus petite partie de nos revenus. Nos services aux entreprises représentent une plus grosse proportion de nos revenus. C'est pourquoi nous sommes moins affectés que les autres par un partage des revenus de paiement avec Apple. C'est aussi pourquoi nous avons laissé les autres mener leurs négociations avec Apple. Nous avons commencé à négocier avec Apple beaucoup plus tard », dit Louis Vachon en ajoutant que l'entente avec le géant américain ne devrait pas être pas différente de celle conclue par les autres banques.

CHANGEMENTS À LA DIRECTION

Pour aider la Banque Nationale à mieux s'adapter à la vitesse et à la complexité des changements technologiques qui touchent le secteur financier, notamment sur le plan des services de paiement, la direction a décidé de créer le nouveau poste de chef de la transformation. Cette fonction est confiée à Ricardo Pascoe, qui était premier vice-président à la direction des Marchés financiers.

« La gestion du changement aujourd'hui n'est pas un projet de quelques années. C'est une expertise clé dans une organisation pour le long terme », dit Louis Vachon.

« On peut travailler avec des consultants, mais nous souhaitons conserver cette expertise à l'interne. Ça nous prenait quelqu'un à plein temps au bureau de la présidence pour nous aider à coordonner la transformation. » - Louis Vachon, PDG de la Banque Nationale

Dans son nouveau rôle, Ricardo Pascoe dirigera une équipe de 5 à 10 personnes.

Denis Girouard, qui était chef délégué des Marchés financiers et cochef et directeur général des Revenus fixes, succédera à Ricardo Pascoe à titre de premier vice-président à la direction des Marchés financiers.

HAUSSE DU DIVIDENDE ET PROFITS EN BAISSE

En dévoilant des résultats trimestriels relativement conformes aux prévisions, la Banque Nationale a aussi annoncé hier une hausse de 2 % de son dividende trimestriel.

Il est bonifié de 1 cent et passe à 55 cents par action. Les hausses précédentes du dividende avaient été de 2 cents par action.

Les profits des mois de février, mars et avril ont fondu de 50 % à 210 millions, ou 52 cents par action, alors qu'ils s'élevaient à 404 millions, ou 1,13 $ par action, un an plus tôt. La direction explique le recul des profits trimestriels essentiellement par la provision pour pertes sur prêts aux entreprises du secteur pétrolier. Un avertissement avait été lancé à cet effet le 5 mai par la direction.

En excluant les éléments exceptionnels, le bénéfice par action ajusté est de 60 cents, soit 1 cent par action de moins que ce qui était anticipé par les analystes.

La Banque Nationale est l'institution financière canadienne la plus directement exposée au secteur pétrolier avec l'équivalent de 3 % de son portefeuille de prêts dans ce secteur (environ 3 milliards de dollars).

Le titre de la Banque Nationale a cédé 0,7 % hier à la Bourse de Toronto.