La Banque Scotia a vu son bénéfice du deuxième trimestre reculer de 12 %, ce que l'institution a attribué à l'augmentation de sa provision pour mauvaises créances et aux frais de restructuration liés à ses efforts pour réduire ses coûts.

«Les frais de restructuration que nous avons inscrits ce trimestre témoignent d'une série de vastes initiatives mises en place à travers la banque pour améliorer notre efficacité en adoptant une structure à faibles coûts», a expliqué mardi le président et chef de la direction, Brian Porter, lors d'une conférence téléphonique pour discuter des plus récents résultats trimestriels.

«La plupart de ces initiatives sont ancrées dans notre transformation numérique.»

Par exemple, plus de 80 % des transactions ont lieu à l'extérieur du réseau de succursales, a noté M. Porter. Pour s'ajuster à ce changement, la Banque Scotia apporte certaines modifications à ses succursales pour se concentrer davantage sur les conseils aux clients, plutôt que sur les transactions routinières qui peuvent être exécutées en ligne.

La Scotia a aussi l'intention de réduire la taille de son réseau de détail au Canada - lequel compte actuellement 1006 succursales - d'environ quatre à 5 % dans les deux prochaines années.

«Mais je veux être clair: pour nous, la transformation des succursales n'est pas qu'une question d'ouvertures et de consolidations», a précisé James O'Sullivan, responsable des services bancaires canadiens de la Scotia.

«C'est un nouveau format de succursales, qui est plus axé sur la technologie, et c'est un nouveau rôle pour nos employés, un meilleur rôle, qui requiert moins de papier.»

La Banque Scotia a aussi augmenté sa provision pour pertes sur prêts à 752 millions $ au cours du trimestre, alors qu'elle était de 448 millions $ à la même période l'an dernier.

La société a déprécié environ 10 % des sociétés de son portefeuille de prêts du secteur de l'énergie, ajoutant les noms de neuf entreprises à sa liste de surveillance.

Selon M. Porter, les pertes sur prêts du secteur de l'énergie devraient diminuer au cours du prochain trimestre.

Résultats du secteur en hausse

La mise de côté de plus importantes réserves pour les mauvaises créances aux sociétés du secteur de l'énergie et aux consommateurs des provinces productrices de pétrole a été un élément dominant des résultats financiers des grandes banques canadiennes pour le deuxième trimestre.

La Banque de Montréal, la Banque CIBC, la Banque TD et la Banque Royale, qui ont dévoilé leurs résultats trimestriels la semaine dernière, ont toutes vu leurs provisions pour mauvaises créances augmenter au cours du trimestre.

Ensemble, les cinq plus grandes banques du pays ont engrangé des profits de 8,12 milliards $ au deuxième trimestre, en hausse par rapport à ceux de 8,07 milliards $ de la même période l'an dernier, même si la Banque de Montréal et la Scotia ont affiché des bénéfices en baisse par rapport à l'an dernier.

Les revenus trimestriels ont collectivement atteint 33,11 milliards $, en hausse par rapport à ceux de 30,45 milliards $ du deuxième trimestre de 2015.

La Banque Nationale, le sixième plus grand prêteur au pays, dévoilera mercredi ses plus récents résultats trimestriels.

L'analyste Dan Werner, de Morningstar, croit que les banques ont raisonnablement bien performé au deuxième trimestre, à la lumière de vents contraires comme la faiblesse du produit intérieur brut, celle des prix de l'énergie, celle des taux d'intérêt et celle de la croissance des prêts.

«Je crois que l'effet de morosité que le pétrole a eu sur le cours des actions des banques a été un peu exagéré», affirmé M. Werner.

Les banques canadiennes les plus exposées au marché américain, comme la TD et la Banque de Montréal, ont profité de la décision de la Réserve fédérale des États-Unis de hausser les taux d'intérêt à la fin de l'an dernier, a fait remarquer M. Werner.

La faiblesse des taux d'intérêt n'est pas bonne pour les banques parce qu'elle réduit la quantité d'argent qu'elles peuvent obtenir en empruntant de l'argent à un taux et en le prêtant à un autre.

«C'est un environnement plus difficile avec de faibles taux», a expliqué M. Werner. «Elles ne peuvent pas faire grand-chose tant que la Banque du Canada n'augmentera pas son taux de référence.»

Le bénéfice net de la Scotia s'est établi à 1,58 milliard $, soit 1,23 $ par action, au plus récent trimestre, comparativement à celui de 1,80 milliard $, ou 1,42 $ par action, à la même période un an plus tôt.

Après ajustements pour exclure une charge de restructuration de 278 millions $, le bénéfice grimpe de quatre % à 1,86 milliard $, soit 1,46 $ par action.

Les revenus trimestriels se sont chiffrés à 6,59 milliards $, en hausse par rapport à ceux de 5,94 milliards $ de la même période en 2015.