Le laboratoire pharmaceutique Merck a relevé jeudi ses prévisions annuelles, en raison des espoirs fondés sur l'anti-cancéreux Keytruda contre le mélanome et sur le traitement contre l'hépatite C Zepatier, en vente depuis peu aux États-Unis.

Le groupe du New Jersey vise désormais un chiffre d'affaires annuel compris entre 39 et 40,2 milliards de dollars pour un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 3,65 à 3,77 dollars. En janvier, Merck tablait sur des revenus annuels de 38,7 à 40,2 milliards de dollars pour un bénéfice par action de 3,60 à 3,75 dollars. Les analystes anticipent pour leur part 39,85 milliards et 3,71 dollars.

Ces objectifs optimistes prennent pourtant en compte l'impact du dollar fort, qui devrait affecter la performance annuelle d'environ 2%, de futures charges de restructuration et d'une baisse attendue des ventes du traitement contre la rhinite allergique Nasonex dont une version générique sera lancée par des concurrents aux États-Unis.

À Wall Street, le titre gagnait 0,89% à 55,30 dollars vers 7h35 dans les échanges électroniques de pré-séance.

Lors des trois premiers mois de l'année, Merck a réussi à limiter l'impact des effets de change défavorables, en enregistrant un recul de ses ventes de médicaments de seulement 1,2% à 9,31 milliards de dollars. C'est toutefois en dessous des 9,46 milliards espérés par les marchés.

L'impact des effets de change a été de 4% sur les ventes sur l'ensemble de l'année, explique Merck, qui vend ses médicaments dans une centaine de pays à travers le monde. Le groupe a aussi dû subir des moins-values en cédant certains actifs et en dépréciant des acquisitions.

Merck a en revanche gagné plus d'argent que prévu, avec un bond de 18% à 1,12 milliard de dollars de son bénéfice net trimestriel. Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 89 cents, soit 4 cents de mieux que ce qui était attendu en moyenne par les marchés.

Après une petite frayeur au quatrième trimestre 2015, les ventes de l'antidiabétique Januvia sont reparties à la hausse à 1,41 milliard de dollars (+1,36% sur un an), de même que celles du vaccin Gardasil pour la prévention du cancer de l'utérus (+5% à 378 millions de dollars).

En revanche, les revenus générés par le traitement Remicade contre la polyarthrite rhumatoïde continuent de chuter: -30% à 349 dollars.

À court terme, Merck espère compenser avec le Zepatier, son médicament contre l'hépatite C en vente depuis février aux États-Unis. Ce traitement, censé gagner des parts de marché rapidement et devenir un «blockbuster» selon les analystes, coûte 54.600 dollars pour 12 semaines, contre 84.000 dollars pour le Sovaldi de Gilead Sciences et 83 320 dollars pour le Viekira Pak d'AbbVie.

L'hépatite C est une maladie qui peut entraîner cirrhose ou cancer du foie. Environ 185 millions de personnes en sont infectées dans le monde et 350 000 meurent de ses complications, selon l'OMS.