Le laboratoire Pfizer a relevé mardi ses objectifs annuels après un solide premier trimestre, grâce à l'intégration du spécialiste des perfusions Hospira racheté l'an dernier, qui a permis de contrer la baisse des ventes des médicaments dont les brevets expirent.

Le résultat net trimestriel a bondi de 27% à 3,1 milliards de dollars, soit un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 67 cents contre 55 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires a, lui, augmenté de 19,7% sur un an à 13 milliards de dollars, contre 12 milliards anticipés, a annoncé le groupe qui a renoncé en avril à fusionner avec Allergan, le fabricant du traitement antirides Botox, après une offensive des autorités américaines contre les mariages d'entreprises motivés par des raisons fiscales.

Pour l'ensemble de l'année, le groupe pharmaceutique se veut optimiste: il vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 51 et 53 milliards de dollars, contre de 49 à 51 milliards auparavant. Le bénéfice ajusté par action sera, lui, dans une proportion de 2,38 à 2,48 dollars, contre de 2,20 à 2,30 dollars auparavant.

À Wall Street, le titre bondissait de 3,05% à 33,80 dollars vers 7h10 dans les échanges électroniques de préséance.

L'impact d'Hospira est particulièrement sensible sur la division regroupant les médicaments matures dont les revenus étaient en baisse continue depuis plusieurs trimestres, affectés par la concurrence des médicaments génériques.

Lors des trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de cette division dont l'avenir est en pointillés a augmenté de 16,5% à 5,97 milliards de dollars. Hors Hospira, qui fabrique des produits injectables et des biosimilaires qui sont des génériques spécifiques pour les traitements issus des biotechnologies, les revenus générés par les traitements matures ont diminué de 7%. Hospira a l'exclusivité d'un médicament anesthésique, le Precedex.

Regroupant tous les traitements considérés comme des créneaux de croissance, la division des produits dits «innovants» de Pfizer confirme les espoirs placés en elle.

Elle a vu ses revenus trimestriels augmenter de 22,6% sur un an, grâce au Lyrica (antalgique, contre l'épilepsie notamment), à l'anticoagulant Eliquis et au Xeljanz (traitement contre l'arthrite rhumatoïde). Les vaccins de la famille Prevnar contre les infections invasives comme la pneumonie restent une valeur sûre malgré le non-renouvellement d'une licence en Chine, a indiqué mardi Pfizer.

Les anticancéreux se portent aussi bien à l'image d'Ibrance (cancer du sein métastatique).