L'avionneur Boeing a annoncé mercredi des résultats mitigés au premier trimestre, en raison d'une nouvelle charge de 156 millions de dollars liée à l'avion ravitailleur KC-46.

Le résultat net trimestriel a baissé de 8,8% à 1,22 milliard de dollars, soit un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, de 1,74 dollar contre 1,83 dollar attendu en moyenne par des analystes.

Le chiffre d'affaires a, lui, dépassé les attentes à 22,63 milliards (+2,2% sur un an), contre 21,44 milliards anticipés.

À Wall Street, le titre Boeing reculait de 1,46% à 131,30 dollars vers 12H20 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance, les investisseurs digérant mal la nouvelle charge sur le KC-46, un programme militaire devenu un casse-tête pour Boeing.

Au deuxième trimestre 2015, le constructeur aéronautique américain avait déjà inscrit dans ses comptes une charge nette de 536 millions de dollars liée à une hausse des coûts du développement de cet avion ravitailleur dont les premières livraisons à l'armée de l'air américaine sont prévues d'ici août 2017. Boeing avait assuré lundi qu'un quatrième avion KC-46 avait effectué son premier test.

Cette charge supplémentaire est due au fait que Boeing ne veut pas changer le calendrier annoncé et par conséquent se retrouve obligé de jongler entre la phase de tests et le début de la production.

«Nous faisons les investissements nécessaires pour satisfaire aux engagements pris vis-à-vis de nos clients, débuter la production du premier appareil dans les temps et transiter vers une pleine production», explique le PDG, Dennis Muilenburg, cité dans le communiqué.

Malgré ce contretemps, le groupe de Chicago, qui envisage de supprimer jusqu'à 8.000 emplois principalement via des départs volontaires pour faire des économies, a maintenu inchangées ses prévisions annuelles.

Il vise un chiffre d'affaires compris entre 93 et 95 milliards de dollars pour un bénéfice par action de 8,15 à 8,35 dollars. Les analystes anticipent pour leur part des revenus 2016 de 93,73 milliards et un bénéfice par action de 8,48 dollars.

Pour la première fois depuis de nombreux trimestres, le chiffre d'affaires de la division militaire (BDS) est en croissance, alors que Boeing est exclu des deux plus importants programmes militaires américains de la décennie après avoir perdu le contrat du bombardier du futur (le LRS-B) à Northrop Grumman et l'avion de combat de nouvelle génération F-35 à Lockheed Martin.

Les revenus de BDS, qui a un nouveau patron depuis cette année, ont augmenté de 18,6% à 7,96 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel en hausse de 10,6% à 822 millions de dollars. Sous la férule de la nouvelle direction, cette division a lancé une offensive dans la vente des pièces détachées des avions.

La division aviation civile - 64% du chiffre d'affaires - accuse, elle, un recul de 6,4% de son chiffre d'affaires à 14,4 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de 1,03 milliard de dollars, en baisse de 36% sur un an.

Elle a pâti d'une baisse des livraisons, soit dix appareils de moins comparé au premier trimestre 2015. Or les avionneurs sont payés par les compagnies aériennes à la livraison.