L'équipementier sportif allemand Adidas a confirmé son retour en forme mercredi en relevant ses objectifs financiers 2016 pour la deuxième fois en moins de trois mois, avant l'Euro de football très attendu en juin.

Le groupe, dont le nouveau patron Kasper Rorsted doit prendre les rênes en août, prépare donc l'arrivée du Danois sous les meilleurs auspices.

Adidas vise désormais une progression de ses ventes - hors effets de changes - d'environ 15% cette année, contre entre 10 et 12% auparavant. Mieux, le propriétaire de la marque aux trois bandes éponyme et de Reebok promet une croissance de ses bénéfices plus rapide que celle des ventes.

Son bénéfice net ajusté, c'est-à-dire les profits des seules activités destinées à rester dans son giron, doit croître de 15 à 18% sur l'ensemble de l'exercice, contre une hausse de 10 à 12% prévue précédemment.

Un regain d'optimisme justifié par la «forte dynamique des marques» et une performance «meilleure que prévu» au premier trimestre, selon Adidas.

En pleine relance, le groupe bavarois peut aussi compter sur un calendrier sportif estival alléchant. L'Euro de football en France, la Copa America qui se déroulera pour la première fois aux États-Unis, et les Jeux Olympiques de Rio (Brésil) promettent de doper les ventes.

Le renforcement des ambitions avant un tel été faisait rosir les investisseurs de plaisir. A la Bourse de Francfort, l'action Adidas pointait largement en tête de l'indice vedette Dax vers 11h20 GMT, avec un bond de 7,99% à 116,20 euros, dans un marché en petite forme (+0,24%).

Au-delà du foot

Le groupe détaillera ses résultats lors de la présentation officielle prévue le 4 mai. Mais l'avant-goût fourni mercredi montre que la nouvelle stratégie d'Adidas adoptée au printemps 2015 porte ses fruits.

«Si le groupe a réalisé une performance aussi solide, cela veut nécessairement dire que la marque Adidas fait mieux de manière assez large, pas juste grâce au football en Europe» avant l'Euro, commente Mark Josefson, un analyste du courtier Equinet.

Le bénéfice net d'Adidas a bondi de 38% sur un an au premier trimestre, à 350 millions d'euros, et le bénéfice d'exploitation de 35% à 490 millions d'euros. Son chiffre d'affaires - hors effets de changes - excède aussi les attentes, et grimpe de 22% sur un an, à 4,8 milliards.

«Nous savions que le marché des équipements sportifs va bien mondialement, surtout en Europe et en Chine, et qu'Adidas s'en sort très bien en son sein (...). Mais il semble que tous ses marchés soient forts et que sa force soit mieux répartie entre les lignes mode et sportives qu'au second semestre 2015», estime Simon Irwin, analyste chez Crédit Suisse.

La nouvelle basket NMD, lancée en mars et qui surfe sur la tendance «athleisure» - produits sportifs utilisables au travail et dans le quotidien -, «est apparemment partout en rupture de stock», note-t-il.

De quoi soulager le patron sortant Herbert Hainer, qui a passé 15 ans aux commandes et répète à l'envi avoir appris de ses récentes erreurs. La contre-attaque du groupe aux États-Unis, où l'allemand a abandonné sa place de dauphin derrière Nike à l'équipementier Under Armour, et les efforts de rationalisation du géant allemand sont selon lui en bonne voie.

M. Hainer était tombé en disgrâce après une année 2014 noire. Les difficultés d'Adidas en Russie et dans le golf avaient forcé le groupe à abaisser par deux fois ses objectifs financiers, malgré le Mondial de football au Brésil.