La banque californienne Wells Fargo, qui fournit un crédit sur cinq aux États unis, a eu des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre, mais a augmenté ses réserves destinées à couvrir les impayés des compagnies énergétiques à qui elle a prêté beaucoup d'argent.

Le bénéfice net a reculé de 6% à 5,46 milliards de dollars sur un an mais rapporté par action et ajusté des éléments exceptionnels il est de 99 cents contre 97 cents attendus en moyenne par les marchés, a annoncé jeudi la première banque américaine par capitalisation boursière.

Le chiffre d'affaires a, lui, augmenté de 4,3% à 22,2 milliards de dollars contre 21,60 milliards anticipés.

Le titre reculait néanmoins à Wall Street, en dépit de ces solides résultats: il perdait 1,02% à 48,53 dollars vers 8h35 dans les échanges électroniques de pré-séance.

Les investisseurs semblaient s'inquiéter du fait que la banque à la diligence à six chevaux ait porté à 1,06 milliard les réserves pour couvrir les défaillances de ses clients, principalement à cause de l'énergie. Ces réserves étaient de 608 millions de dollars un an plus tôt.

«Le portefeuille du pétrole et du gaz demeure sous une forte tension en raison de bas prix et d'un excès de levier dans cette industrie. Les hausses des pertes d'actifs sous-performants au premier trimestre sont principalement dues aux défis difficultés dans ce portefeuille», explique Mike Loughlin responsable des risques chez Wells Fargo.

Les impayés des entreprises ont notamment augmenté de près de 7% comparé aux trois derniers mois de 2015.

Ces difficultés ont ainsi neutralisé les effets positifs de l'intégration des actifs financiers rachetés à General Electric (GE), dont le poids a permis à Wells Fargo de devenir la troisième banque américaine en termes d'actifs devant Citigroup et derrière JPMorgan Chase et Bank of America.

Cette augmentation de taille coïncide avec le premier revers réglementaire essuyé mercredi par Wells Fargo, dont le métier de base est l'octroi des prêts aux ménages et aux entreprises.

La Fed et un autre régulateur bancaire - la FDIC - ont rejeté son plan de simulation de faillite, jugeant qu'il comportait des «erreurs matérielles».

Si elle a promis de corriger le tir dans les délais impartis, Wells Fargo a toutefois vu quelque peu ternie son image de «bon élève» dont le modèle était vanté jusqu'à présent par la banque centrale.