Bank of America a enregistré un recul de ses bénéfices et revenus au premier trimestre en dépit d'une hausse des dépôts et des crédits accordés aux ménages et aux entreprises qui n'a pas pu compenser les difficultés du courtage et des impayés dans l'énergie.

Le bénéfice net trimestriel a reculé de 18% à 2,2 milliards de dollars au premier trimestre, a annoncé la deuxième banque américaine par actifs jeudi.

Ce résultat s'est néanmoins traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 21 cents soit exactement ce qui était anticipé en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires a, lui, reculé de 6,7% à 19,51 milliards de dollars contre 20,30 milliards anticipés.

À Wall Street, les investisseurs hésitaient: après avoir propulsé le titre dès l'annonce des résultats, la prudence reprenait le dessus. L'action décrochait de 1,02% à 13,65 dollars vers 7h25 dans les échanges électroniques de pré-séance.

D'un côté, les activités de banque de détail semblent se porter bien comme l'illustrent la hausse des crédits accordés aux ménages et aux entreprises ainsi que les dépôts des épargnants.

Cette forte activité a notamment bien profité à la banque de Charlotte (Caroline du Nord) qui a pu ainsi augmenter sa marge d'intérêt nette - différentiel net entre les taux d'emprunt et le taux de placement de l'argent - suite à la première hausse depuis 2006 du taux directeur de la banque centrale (Fed) en décembre dernier.

En conséquence, le bénéfice net de la banque de détail a augmenté de 22% et les revenus de 6,4%. Ces résultats ont été en outre dopés par des économies et un recul des impayés.

De l'autre côté, Bank of America a dû provisionner 457 millions de dollars liés à son exposition au secteur énergétique à qui elle a prêté beaucoup d'argent pour financer le boom des pétrole et gaz de schiste. La chute des prix du pétrole suggère que les entreprises pétrolières et gazières risquent d'avoir beaucoup de mal à honorer leurs créances.

Le déclin du courtage se poursuit par ailleurs: lors des trois premiers mois de l'année, les revenus générés par la division marchés ont diminué de 9,3%.

«On veut continuer à se focaliser sur l'augmentation des dépôts et des crédits tout en contrôlant nos dépenses», a confié le PDG Brian Moynihan, cité dans le communiqué qui a reconnu que l'environnement était «volatil» pour les activités spéculatives.

M. Moynihan n'a en revanche fait aucun commentaire sur le rejet la veille du plan de simulation de faillite de la banque par la Fed et un autre régulateur bancaire.