Héroux-Devtek est toujours intéressée par d'éventuelles acquisitions, et ce, même si la dégringolade du dollar canadien fait grimper la facture des achats à l'étranger.

Aux yeux du président et chef de la direction du fabricant québécois de trains d'atterrissage, Gilles Labbé, la faiblesse du huard « n'était pas si importante » à ce chapitre.

« Si nous achetons une entreprise aux États-Unis ou en Europe, nous allons empocher (les profits) en dollars américains ou en euros », a-t-il expliqué, vendredi, au cours d'une conférence téléphonique visant à analyser les résultats du troisième trimestre, pendant lequel l'entreprise a renoué avec la rentabilité.

La dernière acquisition majeure de Héroux-Devtek remonte à il y a deux ans, quand la société établie à Longueuil avait allongé 128 millions US pour mettre la main sur des filiales de BBA Aviation établies au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Questionné par les analystes, M. Labbé a confirmé que l'entreprise avait une « liste de cibles », mais qu'elle allait demeurer fidèle à son habitude en faisant preuve de discipline.

« Nous discutons avec (nos cibles) régulièrement, a-t-il expliqué. Mais vous savez que nous avons bâti l'entreprise grâce à la patience. »

Grâce à la vigueur du secteur de l'aérospatiale commercial et de l'influence positive du billet vert, Héroux-Devtek a engrangé des profits nets de 7 millions, ou 19 cents par action, au troisième trimestre.

À la même période un an plus tôt, elle avait plutôt affiché une perte de 1,9 million, ou cinq cents par action.

Cette performance a été bien accueillie par les investisseurs, puisque l'action de Héroux-Devtek a gagné vendredi 37 cents, soit 3,1 pour cent, pour clôturer à 12,36 $ à la Bourse de Toronto.

Pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, ses revenus ont progressé de 9,3 pour cent pour s'établir à 96,6 millions. La faiblesse du huard a eu un effet positif de 11,7 millions sur le chiffre d'affaires.

Du côté commercial, les recettes ont bondi de 27,3 pour cent, à 50,8 millions. La performance a toutefois été moins bonne dans le secteur militaire, qui a dégagé des revenus de 45,8 millions, en baisse de 5,6 pour cent.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice de Héroux-Devtek a bondi de 60 pour cent, à 7 millions, ou 19 cents par action.

La plupart des analystes sondés tablaient sur un profit ajusté par action de 17 cents, à partir de revenus de 98 millions.

Dans un rapport, l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a rappelé que les perspectives de croissance de l'entreprise étaient « significatives » en raison de l'impact du contrat signé avec Boeing pour les appareils 777 et 777X de l'avionneur américain.

Héroux-Devtek sera l'unique fournisseur des trains d'atterrissage des appareils 777 et 777X en plus d'être responsable de la fabrication de pièces de rechange.