Pepsi a annoncé jeudi viser des bénéfices 2016 inférieurs aux attentes, invoquant un impact négatif du dollar fort et la déconsolidation de ses activités au Venezuela.

Cette année, le géant américain des boissons non alcoolisées table sur un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 4,66 dollars. Les analystes espèrent, eux, 4,76 dollars.

Ce pessimisme est dû, explique le fabricant de Pepsi, au dollar fort qui va rogner les profits de 4% et à la déconsolidation de ses activités au Venezuela (2% de ses revenus et bénéfices) dont l'impact sera de 2%. L'an dernier, Pepsi a dû déprécier des actifs dans le pays, ce qui l'a contraint à inscrire une charge de 1,4 milliard de dollars dans ses comptes.

«Nous anticipons une solide performance financière en dépit des défis macroéconomiques, en l'occurrence dans d'importants marchés émergents et en développement», a tenu à relativiser la PDG Indra Nooyi.

À taux de change constants et à périmètre comparable, la croissance organique du chiffre d'affaires devrait être de 4%, fait observer Pepsi, qui compte sur son plan d'économies d'un milliard de dollars par an pour limiter les effets négatifs liés à la conjoncture.

La réduction des coûts couplée à de solides ventes des sodas et des collations en Amérique du Nord a déjà aidé le fabricant des jus de fruits Tropicana, des boissons vitaminées Gatorade, des céréales Quaker Oats et des collations Lays et Doritos à dépasser les attentes en 2015.

Diversification

Le bénéfice net a certes reculé de 16,3% à 5,45 milliards de dollars mais, rapporté par action, il est supérieur aux attentes à 4,57 dollars contre 4,56 dollars espérés en moyenne par les analystes.

Au quatrième trimestre, le résultat net a même bondi de 31% à 1,72 milliard pour un bénéfice par action de 1,17 dollar contre 1,06 dollar escompté par les marchés.

Le chiffre d'affaires est en ligne avec les attentes aussi bien sur l'année (63,06 milliards de dollars, en baisse de 5,5% sur un an, le chiffre attendu) que sur le dernier trimestre (18,58 milliards, en recul de 6,8%, contre 18,51 milliards anticipés).

Multinationale qui vend ses sodas et ses collations à travers le monde, Pepsi paie la vigueur du dollar face aux autres devises qui se traduit par une diminution de ses revenus réalisés hors des États-Unis. Environ 40% des revenus 2015 proviennent des ventes hors Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique).

Les consommateurs nord-américains ont répondu présents en 2015, alors que le reste du monde a fait faux bond au groupe.

Les ventes des boissons et des croustilles Frito-Lays en Amérique du Nord ont augmenté de 2% en 2015, tandis que celles de Quaker Foods ont baissé de 1%.

Les revenus ont baissé de 22% dans la région Europe/Afrique subsaharienne, de 13% en Amérique latine et de 4% en Asie/Moyen-Orient/Afrique du Nord.

Les dépenses opérationnelles ont baissé de 5% sur l'année en dépit d'une hausse de l'enveloppe destinée au marketing des nouveaux produits.

Pepsico se diversifie pour dépendre de moins en moins des ventes de sodas. L'accent est ainsi mis sur les croustilles Frito-Lays et les populaires Doritos déclinées en différentes saveurs. Aux États-Unis, Pepsico a lancé Cheetos Sweetos, une version sucrée des Doritos, et Rold Gold Dipper, une déclinaison également sucrée de ses Pretzel.