Produits forestiers Résolu a vu son action toucher un creux des 52 dernières semaines en Bourse, jeudi, après avoir dévoilé des résultats décevants au quatrième trimestre.

Sur le parquet torontois, le titre de la société a ainsi plongé de plus de 25 pour cent pour glisser jusqu'à 5,25 $. En mi-journée, l'action se négociait à 5,39 $, en baisse de 1,88 $ par rapport à son cours de clôture de la veille.

Au quatrième trimestre, Résolu a affiché une perte nette de 214 millions $ US, ou 2,39 $ US par action, alors qu'à la même période l'an dernier, la perte avait été de 109 millions $ US, ou 1,15 $ US par action.

De leur côté, les ventes ont fléchi de 15 pour cent pour s'établir à 894 millions $ US, une performance que l'entreprise a en partie attribué à la détérioration des prix ainsi qu'aux conditions économiques mondiales.

«L'impact de la baisse des prix a été de 348 millions $, a commenté le président et chef de la direction de Résolu, Richard Garneau, au cours d'un entretien téléphonique. On ne pouvait pas faire grand-chose.»

Abstraction faite des éléments non récurrents, Résolu a subi une perte de 26 millions $ US, ou 29 cents US par action, par rapport à 35 millions $ US, ou 37 cents US par action, au quatrième trimestre de 2014.

Cette performance a largement raté la cible de l'analyste Paul Quinn, de RBC Marchés des capitaux, qui tablait sur une perte nette par action de 15 cents US, alors que la majorité des analystes s'attendaient à 13 cents US.

Le bénéfice d'exploitation a quant à lui dégringolé de 60,5 pour cent pour s'établir à 41 millions $, ce qui a quand même été accueilli positivement par M. Garneau.

«Dans le passé, comme en 2008 et 2009 (lors de la crise financière), ce résultat a déjà été négatif, a-t-il rappelé. Nous sommes maintenant plus diversifiés. C'est rare que la baisse des prix est généralisée, comme ça été le cas cette fois-ci.»

Pour tenter de remédier à cette situation, l'analyste de RBC Marchés des capitaux a noté que Résolu avait notamment introduit des hausses de prix dans le secteur du papier journal en janvier.

«L'entreprise va en tenter une autre en février, écrit M. Quinn. Du côté de la pâte commerciale, l'entreprise demeure positive sur les perspectives à long terme, alors que pour les produits du bois, la reprise des mises en chantier aux États-Unis devrait aider.»

Pour l'exercice, la perte nette de Résolu s'est chiffrée à 257 millions $ US, ou 2,78 $ US par action, par rapport à 277 millions $ US, ou 2,93 $ US par action, en 2014. Les ventes ont fléchi de 14 pour cent, à 3,6 milliards $ US.

Résolu a aussi appris que le Forest Stewarship Council (FSC) abandonne la médiation destinée à lever la suspension de ses certificats attestant le respect des meilleures pratiques environnementales dans ses activités de coupe.

Le directeur général du FSC, Kim Carstensen, après avoir rencontré le PDG Richard Garneau, estime que ce dernier «ne nous a donné aucun signe que Résolu était prête à faire les efforts nécessaires pour résoudre les problèmes qu'elle avait elle-même si bien soulevés. Cela confirme les signaux négatifs que nous recevons continuellement de Résolu et c'est pour cette raison que FC abandonne l'idée d'aller en médiation».

La perte de sa certification FSC a déjà coûté des contrats à Résolu, ce qui l'a forcée à réduire sa capacité de production.

Entente sur le bois d'oeuvre

Par ailleurs, si le Canada et les États-Unis renouvellent l'entente sur le bois d'oeuvre, venue à échéance en octobre dernier, M. Garneau espère que les caractéristiques spéciales des marchés du Québec et de l'Ontario seront reconnues.

«Nous devrions simplement bénéficier du libre-échange parce le bois en provenance de ces deux provinces est vendu selon une approche entièrement basée sur le marché», a-t-il affirmé.

D'après ses estimations, le Québec et l'Ontario représentent environ sept pour cent du marché du bois d'oeuvre aux États-Unis.

Au Québec, par exemple, le nouveau régime forestier de 2013 fait en sorte qu'environ la moitié du bois acheté par les entreprises provient du système de vente aux enchères piloté par l'État, estime M. Garneau.

«Nous devrions obtenir la reconnaissance qu'il n'y a pas de subventions consenties par la province et cela devrait nous garantir accès au marché américain sans tarifs douaniers», a-t-il dit, ajoutant ignorer si cet objectif est réalisable.

L'accord de 2006 entre le Canada et les États-Unis sur le bois d'oeuvre s'était conclu après cinq ans de batailles devant les tribunaux.

Malgré l'échéance de l'accord, les autorités américaines ne peuvent imposer de tarifs douaniers sur les produits canadiens du bois jusqu'en octobre prochain en vertu d'une période d'interdiction.