Les clients québécois de Metro pourront commander leur épicerie en ligne plus tard cette année, lorsque la troisième plus grande chaîne de supermarchés du pays commencera à offrir un service de commerce électronique dans la province.

La société montréalaise n'a pas voulu préciser ses intentions pour des raisons de concurrence. Pour l'instant, il est donc impossible de savoir exactement où le nouveau service sera offert et si les commandes seront livrées aux magasins.

Mais le chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, ne croit pas pour autant être en position de désavantage puisque les services similaires offerts par ses concurrents Loblaw et Sobeys n'en sont qu'à leurs balbutiements.

«Je ne crois pas qu'une portion significative des ventes d'aliments sont réalisées en ligne pour l'instant», a-t-il indiqué mardi aux journalistes à la suite de l'assemblée annuelle des actionnaires de Metro.

Le service sera d'abord testé au Québec, a précisé M. La Flèche, où sont établis le siège social de l'entreprise et son équipe numérique. Cependant, il pourrait aussi être offert en Ontario tout dépendant du résultat initial du programme.

Même si les ventes en ligne pourraient cannibaliser les achats en magasins, M. La Flèche croit qu'il est important de faire en sorte que les clients qui pourraient être intéressés par ce genre de services ne soient pas tentés de migrer chez un concurrent.

«C'est mieux de cannibaliser que de perdre (un client).»

Metro [[|ticker sym='T.MRU'|]] peut déjà compter sur une solide empreinte numérique avec son offre pour appareils mobiles et son programme de fidélisation au Québec, qui personnalise les rabais offerts sur les achats des consommateurs.

Les épiciers canadiens ont commencé à s'intéresser au commerce électronique lorsque Walmart et Amazon.ca sont entrés sur le marché canadien de l'alimentation en ligne, qui était jusque-là largement inexploré.

Les ventes d'épicerie en ligne sont actuellement très faibles au Canada, mais elles pourraient être multipliées par dix dans la prochaine décennie, selon les résultats d'une enquête menée l'an dernier par PriceWaterhouseCooper.

Loblaw [[|ticker sym='T.L'|]], la plus grande chaîne d'épiceries au pays, a mis en place l'an dernier son service «cliquez et ramassez» dans 30 de ses magasins dans certaines régions du pays, incluant plusieurs endroits en Ontario, ainsi qu'à Edmonton, Vancouver et Kelowna, en Colombie-Britannique.

Le projet permet aux consommateurs de commander des aliments en ligne, puis de les ramasser à leur magasin local. Le service est semblable à la «cueillette en magasin» de Walmart, qui permet aux consommateurs d'aller recueillir les articles achetés dans un casier.

Sobeys a pour sa part lancé son propre service d'épicerie en ligne au printemps dernier, au Québec.

Entre-temps, Metro a annoncé mardi une augmentation de 20 % de son dividende après avoir dévoilé un bénéfice de 139,8 millions $ pour son premier trimestre, en hausse de 24,3 % par rapport à celui de 112,5 millions $ de la même période l'année précédente.

Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an ont avancé de 2,8 %, tandis que le chiffre d'affaires trimestriel total a pris 4,3 % pour atteindre 2,96 milliards.

La société a profité d'un gain de 30,6 millions lié à son investissement dans la chaîne de dépanneurs Alimentation Couche-Tard [[|ticker sym='T.ATD.B'|]].

Le détaillant a en outre indiqué qu'il tentait de s'ajuster à l'augmentation rapide des prix des aliments frais depuis Noël, attribuable à la faiblesse du dollar canadien, en offrant plus de rabais sur les légumes cultivés localement, comme les carottes et les pommes de terre.