Siemens s'est montré lundi plus optimiste pour l'année, après un premier trimestre jugé solide, alors que le conglomérat allemand continue de miser sur l'usine du futur, avec le rachat du fabricant de logiciels industriels CD-adapco pour presque 1 milliard d'euros.

Société américaine de 900 employés et 200 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel, CD-adapco est rachetée pour 970 millions de dollars exactement.

Constructeurs automobiles, groupes aéronautiques ou énergéticiens entre autres utilisent ses logiciels pour faire des simulations dans le domaine de l'ingénierie et faciliter la création de nouveaux produits.

Cette acquisition rentre dans la logique de Siemens de se développer dans la numérisation des processus industriels et l'usine dite « du futur ».

« Les logiciels de simulation sont clés pour permettre aux clients de mettre sur le marché de meilleurs produits plus rapidement et à moindre coût », a expliqué, dans un communiqué, Klaus Helmrich, du comité exécutif de Siemens.

Siemens espère boucler au second semestre de 2016 cette acquisition, qui devrait lui permettre de faire des économies d'une cinquantaine de millions d'euros.

Le géant industriel allemand, qui fabrique aussi bien des systèmes industriels, des éoliennes, des scanneurs médicaux que des trains, a profité de l'annonce de cette acquisition pour dévoiler lundi soir, au lieu de mardi, son bilan financier pour le premier trimestre de son exercice 2015-2016 (octobre-décembre).

« Nous avons réalisé un solide trimestre [...]. Par conséquent, nous allons relever notre prévision de résultats pour 2016, et ce même si l'environnement macroéconomique et géopolitique reste une source d'inquiétude pour nos marchés », a résumé Joe Kaeser.

Depuis plus de deux ans, le patron du groupe de Munich (sud) s'affaire à redresser la rentabilité du groupe depuis plus de deux ans, en resserrant notamment son portefeuille d'activités qui était parti dans de nombreuses directions au fur et à mesure du temps.

Le bénéfice net par action est désormais attendu sur l'exercice entre 6 et 6,40 euros, contre une fourchette allant de 5,90 à 6,20 euros auparavant.

Le chiffre d'affaires est lui toujours attendu en croissance modérée (hors taux de change). La marge de l'activité industrielle, un objectif très observé des analystes dont le manquement avait valu au précédent patron d'être viré, est elle prévue entre 10 % et 11 %. Sur le seul premier trimestre, cette marge a été de 10,4 %.

Dans le détail, le premier trimestre de l'exercice décalé du groupe 2015/2016 s'est également soldé par un bond de 41 % du bénéfice net part du groupe à 1,5 milliard d'euros, une progression qui s'explique en partie par le fait que le trimestre équivalent de l'exercice précédent avait été lesté par des charges exceptionnelles.

Le chiffre d'affaires a lui augmenté de 8 % à 18,9 milliards d'euros, pour des entrées de commandes en hausse de 27 %, notamment grâce à de gros contrats gagnés en Europe et en Afrique.

Siemens a tiré avantage de la faiblesse de l'euro par rapport au dollar. Sans tenir compte des taux de change, la progression du chiffre d'affaires se limite à 4 % et celle des entrées de commandes à 22 %.