La Compagnie de la Baie d'Hudson (T.HBC) a réduit ses prévisions de ventes pour cette année et l'an prochain, notamment en raison des répercussions des attentats du 13 novembre à Paris, qui ont miné la performance de sa nouvelle chaîne de grands magasins Kaufhof, dont l'acquisition a été finalisée à la fin septembre.

« Nos magasins en Belgique, qui, évidemment, se trouvaient à l'épicentre des enquêtes qui ont suivi (les attentats), ont été fermés pendant plusieurs jours », a expliqué vendredi le chef de la direction de la Baie d'Hudson, Jerry Storch, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des plus récents résultats trimestriels de l'entreprise.

« Ça a pris du temps avant que l'achalandage ne revienne. »

En Allemagne, où se trouvent la plupart des magasins exploités par Kaufhof, l'achalandage a été réduit dans la foulée d'une alerte à la bombe au stade de soccer de Hannover, a poursuivi M. Storch.

En tenant compte de ces facteurs, la Compagnie de la Baie d'Hudson (HBC) a réduit sa prévision de ventes pour 2015 entre 10,7 milliards de dollars et 11,2 milliards, comparativement à sa prévision précédente, qui visait entre 11 milliards et 11,5 milliards.

Pour leur part, les prévisions de ventes pour 2016 ont aussi été révisées et se situent dorénavant entre 14,2 milliards et 15,2 milliards, plutôt qu'entre 14,5 milliards et 15,5 milliards.

Par ailleurs, de moins en moins de Canadiens se déplacent aux États-Unis pour aller magasiner, a constaté l'entreprise.

« Même nos propres employés, qui y profitent de rabais, ne vont plus magasiner aux États-Unis », a observé M. Storch.

HBC, qui exploite les enseignes Saks et Lord and Taylor aux États-Unis, est confronté à une importante difficulté avec la nouvelle vigueur du dollar américain, qui a porté un coup à l'industrie du tourisme aux États-Unis.

Les vacanciers dépensent souvent d'importantes sommes sur des biens de luxe dans les magasins américains de HBC, et leur absence a créé un vide qui n'a pas été comblé.

Selon M. Storch, les taux de change sont devenus « un des plus gros problèmes » pour la chaîne de grands magasins.

Mais le ralentissement du tourisme n'est pas attribuable qu'aux Canadiens.

« Essentiellement, nous observons aussi la disparition de tous les Russes », a poursuivi M. Storch, avant d'évoquer les difficultés économiques au Brésil et les problèmes en Europe, notamment avec l'affaiblissement de l'euro. « C'est assez généralisé. »

Résultats jugés décevants

Malgré les vents contraires du trimestre actuel, HBC a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 34 % pour son troisième trimestre, clos le 30 septembre. Les ventes en magasins et en ligne ont amélioré leur performance, tant en Amérique du Nord qu'en Europe, mais pas assez pour combler les attentes des analystes.

Le bénéfice net de la Compagnie de la Baie d'Hudson s'est ainsi établi à 1 million, comparativement à la perte nette de 13 millions réalisée au cours de la même période l'an dernier.

Mais après des ajustements pour exclure les éléments non récurrents, la Baie d'Hudson a réalisé une perte normalisée de 7 millions, soit 4 cents par action, comparativement à un bénéfice normalisé de 3 millions, ou 2 cents par action, un an plus tôt.

Son chiffre d'affaires trimestriel a atteint 2,57 milliards, comparativement à celui de 1,91 milliard de la même période l'an dernier.

Les résultats ont déçu les analystes, qui misaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 2,69 milliards et sur un bénéfice normalisé par action de 2 cents, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'action de HBC a perdu vendredi 12,6% à la Bourse de Toronto, cédant 2,50 $ pour clôturer à 17,40 $.

Saks s'apprête à ouvrir des magasins au Canada. La société verra deux grands magasins ouvrir leurs portes dans la région de Toronto l'an prochain, et elle a déjà indiqué qu'il pourrait éventuellement y avoir cinq à sept autres emplacements dans d'autres centres urbains du pays.