BRP (T.DOO) a surpassé les attentes au troisième trimestre au chapitre des profits et revenus, une performance qui s'est reflétée sur l'action de la société établie à Valcourt, en Estrie.

Peu après l'ouverture des marchés, le titre du constructeur des véhicules récréatifs Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am a bondi d'environ 20 % à la Bourse de Toronto, avant de perdre quelques plumes pour finalement clôturer à 22,10 $, en hausse de 1,92 $, ou 9,51 %.

Au troisième trimestre, l'entreprise a engrangé des profits de 65,5 millions $, ou 56 cents par action, en hausse de 76 % par rapport à la même période l'an dernier.

Stimulés par la vigueur du billet vert américain, qui a eu une incidence positive de 75 millions $, les revenus se sont établis à 1,01 milliard $, en hausse de 10 %.

«En dépit de la volatilité de l'économie, nous sommes satisfaits de nos résultats, a souligné vendredi le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, au cours d'une conférence téléphonique. D'un point de vue opérationnel, tout se déroule comme prévu avec nos différents programmes.»

La majeure partie du chiffre d'affaires a été générée par les produits saisonniers - comme les motoneiges et motomarines - pour lesquels les recettes ont été de 476 millions $, en hausse de 5,1 %.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de BRP a été de 72,8 millions $, ou 62 cents par action, en progression de 5,5 %.

Cela a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 940,3 millions $ et sur un bénéfice ajusté par action de 49 cents.

Cette performance trimestrielle, combinée à la décision de BRP de relever la prévision de son bénéfice ajusté pour l'exercice 2016, seront accueillis favorablement par les investisseurs, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

«Nous croyons que ces solides résultats devraient contribuer à dissiper le sentiment négatif du marché à l'égard des actions de BRP», écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

M. Poirier note toutefois que les résultats de BRP sont entre autres attribuables au devancement de certaines livraisons, ajoutant que le trimestre en cours pourrait s'avérer un peu plus «difficile».

La divulgation des résultats du troisième trimestre survient une semaine après que BRP eut annoncé un gel salarial de trois à cinq ans pour la majorité de ses employés à Valcourt, où l'entreprise désire investir 118 millions $.

En s'adressant aux analystes, M. Boisjoli est revenu sur cette décision «difficile» visant préserver la compétitivité des installations de Valcourt face à aux autres usines de la société, comme au Mexique.

«Je dois souligner leur résilience, a-t-il dit. Ils comprennent que nous avons pris cette décision afin que Valcourt demeure notre centre d'expertise non seulement pour l'innovation et l'ingénierie, mais aussi pour l'assemblage.»

Par ailleurs, puisque le tapis blanc se fait toujours attendre dans de nombreuses régions en Amérique du Nord, dont le Canada, BRP n'écarte pas la possibilité de déployer des promotions si la situation ne change pas afin d'écouler ses stocks de motoneiges.

Dans l'ensemble, à la fin du mois de novembre, l'industrie de la motoneige affichait un recul de plus de 10 % du côté des ventes au détail, a fait remarquer le grand patron de BRP.

«Si cela se poursuit, nous devront être agressifs en janvier et février afin de tirer profit d'une saison qui sera très courte» a-t-il dit, en ajoutant que le déploiement d'éventuelles promotions si les précipitations de neige ne sont pas au rendez-vous figuraient parmi les risques du quatrième trimestre.

Les conditions de marchés sont notamment difficiles dans l'Ouest canadien en raison des turbulences économiques provoquées par la déprime prolongée du prix des hydrocarbures.

Depuis le 1er décembre, le constructeur de véhicules récréatifs a mis de l'avant une promotion destinées aux régions de l'Ouest dans l'espoir de séduire les consommateurs au budget plus serré.

«Ils peuvent acheter une motoneige sans payer pour la première année, a indiqué M. Boisjoli. Nous tentons de donner une raison d'acheter à ceux qui sont préoccupés par leur situation financière.»