La dégringolade du huard met de la pression sur Dollarama (T.DOL) qui effectue la grande majorité de ses achats en dollars américains. Ainsi, deux nouveaux prix seront ajoutés aux sept qui sont déjà visibles dans les allées.

L'automne prochain, le maximum de 3$ sera donc dépassé, avec l'apparition d'articles à 3,50$ et à 4$. «Ce sera une intégration très lente, a indiqué le président Larry Rossy. Il faut que les consommateurs et nos acheteurs s'habituent.»

«Les appréhensions et les anxiétés sont derrière nous. Avant, on avait peur de ne plus être perçu comme un magasin à 1$. Aujourd'hui, les clients comprennent que nous offrons le meilleur rapport qualité-prix sur le marché», a indiqué le chef de la direction financière, Michael Ross, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

Au dernier trimestre clos le 1er novembre, 59,7% des ventes ont été générées par des produits vendus à plus de 1,25$.

Carte de crédit

Dollarama testera à nouveau l'intérêt des consommateurs pour le paiement par carte de crédit. Au début de la prochaine année, 80 magasins de Colombie-Britannique commenceront à accepter ce type de carte. La durée de l'essai n'a pas été précisée.

En 2009-2010, Dollarama avait réalisé un test similaire dans 74 magasins du Québec et des Maritimes. En fin de compte, le détaillant avait constaté que cette option ne faisait pas augmenter les ventes et qu'elle était somme toute assez peu utilisée. Moins de 5% des clients payaient leurs achats à crédit dans les magasins-pilotes.

«Je suis plus confiant cette fois-ci», a confié Larry Rossy, expliquant que les jeunes utilisent davantage le crédit et que le panier moyen a augmenté. Cela permet de mieux absorber les coûts du crédit, plus élevés que ceux du débit pour les détaillants.

Dollarama accepte les cartes de débit depuis près de huit ans.

WiFi... pour les employés

Le WiFi a récemment fait son entrée dans une cinquantaine de Dollarama de plusieurs provinces. «C'est une initiative pour générer des économies au niveau de l'efficacité», résume Michael Ross.

Au moyen d'un iPod «légèrement modifié», les employés peuvent «scanner» les produits au moment de faire l'inventaire, plutôt que de remplir des feuilles à la main qui sont ensuite télécopiées au siège social. «On reçoit 7000 fax chaque soir!», précise le chef de finances.

Les iPod servent également à réduire le temps d'attente aux caisses. «Lorsqu'il y a de grandes files d'attente, on sort un petit kiosque sur des roulettes et on sort les clients de la ligne», explique Michael Ross. L'iPod permet de scanner les articles. Le client peut ensuite payer avec sa carte de débit grâce au terminal de traitement électronique Moneris qui y est relié.

Troisième trimestre exceptionnel

«Dollarama a réalisé un autre trimestre impressionnant, toutes ses données de mesure étant conformes ou supérieures à nos prévisions», a écrit l'analyste Derek Dley, de Canaccord Genuity, dans une note aux investisseurs.

Pour la période de trois mois terminée le 1er novembre, Dollarama a déclaré les résultats suivants:

> Les ventes ont augmenté de 13,0% pour s'établir à 664,5 millions.

>Les ventes des magasins comparables - une donnée-clé dans l'industrie - ont augmenté de 6,4%.

> La marge brute s'est établie à 40%, comparativement à 36,8% il y a un an.

> Le bénéfice net a bondi de 37% pour atteindre 100,1 millions.

Mais l'action culbute

Le titre de Dollarama a néanmoins terminé la journée à 81,70$, en baisse de 7,26%. Le titre a entamé son plongeon en fin d'avant-midi, peu après la téléconférence avec les analystes. Les investisseurs craignent peut-être que les futurs résultats ne soient moins solides, notamment en raison de la faiblesse du huard. D'ailleurs, Larry Rossy a précisé que la marge brute ne se maintiendrait pas à 40%, mais qu'elle reviendrait à 36 ou 37%, ce qui est une fourchette plus normale.