La banque suisse UBS (UBS) a publié mardi un bénéfice net presque triplé au troisième trimestre sur un an, dopé par des crédits d'impôt, malgré un environnement de marché plus difficile, a-t-elle annoncé mardi.

De début juin à fin septembre, son bénéfice net a atteint 2,06 milliards de francs suisses (1,9 milliard d'euros), soit un bond de 171% par rapport à la période comparable l'an passé, a indiqué le numéro un de l'industrie bancaire helvétique dans un communiqué.

Les crédits d'impôts ont contribué à ce bénéfice à hauteur de 1,2 milliard, le bénéfice ajusté avant impôts se montant à 979 millions de francs suisses sur la période.

Son produit d'exploitation, l'équivalent de son chiffre d'affaires, a quant à lui atteint 7,1 milliards de francs suisses, en hausse de 4% sur un an.

Les analystes interrogés par l'agence AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,7 milliard de francs suisses et sur un produit d'exploitation de 7,2 milliards.

La division dédiée à la gestion de fortune a toutefois vu son activité nettement ralentir par rapport au deuxième trimestre. Son bénéfice avant impôts s'est chiffré à 639 millions de francs suisses, en baisse de 15% par rapport au trimestre précédent, dans un contexte de «forte volatilité des marchés, de désendettement marqué en Asie et de niveaux d'activité très faibles de la clientèle», a expliqué la banque.

Les revenus issus des transactions ont reculé essentiellement en Asie-Pacifique et en Europe, les clients ayant réduit leur activité face à la volatilité des marchés. Dans sa lettre aux actionnaires, la banque a précisé que les transactions étaient tombées à leur plus bas niveau en quatre ans.

La gestion de fortune pour la région Amériques, qui est comptabilisée séparément, a en revanche vu son bénéfice avant impôts s'étoffer de 36% par rapport au trimestre précédent, à 259 millions de francs suisses, sous l'impulsion entre autres des opérations d'intérêts sous l'effet d'une augmentation du volume des prêts et des dépôts.

La banque d'investissement a elle aussi vu son bénéfice avant impôts fléchir de 10% par rapport au deuxième trimestre, à 496 millions de francs suisses. Malgré un marché difficile, la banque a toutefois souligné la bonne tenue de ses revenus notamment dans les actions et les devises.

«Je suis satisfait de ce trimestre. Nous sommes restés proches de nos clients dans un environnement très difficile», a déclaré Sergio Ermotti, son directeur général, cité dans le communiqué.

En marge de ses résultats, UBS a par ailleurs annoncé un changement au sein de son équipe dirigeante. Tom Naratil, l'actuel directeur financier, va notamment reprendre la présidence de la gestion de gestion de fortune pour la région Amériques.

La banque a par ailleurs ajusté certains de ses objectifs à la lumière de l'évolution la réglementation sur les établissements pour faire faillite, notamment face aux exigences plus strictes en Suisse.

À 6h30, le titre perd 5,04% à 19,01 francs suisses alors que l'indice SMI des valeurs vedettes de la place suisse cède 0,43%.

«Il y a des points faibles tels que la génération nette d'argent frais», a pointé Javier Lodeiro, analyste chez J. Safra Sarasin, dans une note, bien qu'il ait jugé cette salve de chiffres dans l'ensemble meilleure qu'attendu.

Il a qualifié les afflux net d'argent frais ajusté, qui se sont montés à 3,5 milliards de francs suisses, de «faibles».

Andreas Ruhlmann, analyste chez IG (Suisse) a lui aussi pointé, la faiblesse de division spécialisée sur la gestion de fortune, sur laquelle UBS a accru la voilure ces dernières années.

«Étonnamment, la division sur laquelle l'accent est le plus placé est aussi la plus faible», a-t-il souligné dans un commentaire boursier.

Dans son rapport trimestriel, UBS en outre indiqué que la banque avait été interrogée dans le cadre du scandale de corruption au sein de la FIFA. L'établissement a reçu des requêtes «de la part des autorités» a-t-elle fait savoir, sans préciser lesquelles. Vendredi, sa concurrente Credit Suisse avait dit avoir été approchée par les autorités américaines et suisses, qui cherchent à savoir si les institutions financières ont permis des transactions irrégulières ou failli à leur obligations concernant la réglementation sur le blanchiment d'argent.