La banque d'affaires américaine Goldman Sachs (GS) a accusé un plongeon de ses bénéfices et revenus au troisième trimestre, affectés par une contre-performance des activités de courtage, ce qui plombait le titre à Wall Street.

L'établissement, dont la force traditionnelle est le courtage, paie la forte volatilité observée sur les places financières pendant tout l'été, en raison des inquiétudes sur la santé de l'économie chinoise ayant forcé les investisseurs à liquider les actifs pour se prémunir de tout chaos.

Le résultat net trimestriel est de 1,43 milliard de dollars, en chute de 36,4%, ce qui se traduit par un bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord, de 2,90 dollars.

L'activité a paru au ralenti, avec un chiffre d'affaires de 6,86 milliards (-18,2% sur un an).

Les analystes attendaient respectivement un bénéfice par action de 2,91 dollars et des revenus à hauteur de 7,12 milliards.

«C'est un mauvais trimestre», résume Matt O'Connor, analyste chez Deutsche Bank.

Le titre Goldman Sachs reculait de 1,40% à 177 dollars vers 9h00 à Wall Street dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

«Nous avons fait face à des niveaux d'activités bas et à un déclin des prix des actifs durant le trimestre, reflétant les craintes continues sur la croissance économique mondiale», explique le PDG, Lloyd Blankfein, dont la santé personnelle soulève des interrogations au sein de la communauté financière sur sa succession.

Fin septembre, M. Blankfein a annoncé être atteint d'un cancer «curable», dont le traitement allait le contraindre à limiter ses apparitions publiques.

Chute des bonus

Comme redouté, la performance des activités spéculatives est particulièrement décevante.

Les revenus générés par le courtage ont reculé de 15% sur un an à 3,21 milliards de dollars. Le plongeon est de 11% comparé au deuxième trimestre.

Dans le détail, les très suivies activités de courtage d'obligations, de devises, de taux et de matières premières (FICC) ont généré des recettes de 1,46 milliard de dollars, en chute de 33%.

Source de gros profits au lendemain de la crise financière, le «FICC» est en déclin, avec un recul des revenus sur 17 des 22 derniers trimestres. L'an dernier, il ne représentait plus que 25% des revenus engrangés par Goldman Sachs dans le courtage, contre près de la moitié en 2009.

Cette activité pâtit particulièrement d'un encadrement strict de la spéculation et des perspectives de changement de cap de politique monétaire aux États-Unis.

Goldman Sachs peut se consoler avec le courtage des actions (titres et émissions), dont le chiffre d'affaires a bondi de 9% à 1,75 milliard de dollars.

Autre bonne nouvelle: la division de banque d'investissement qui englobe les conseils financiers prodigués aux entreprises et aux gouvernements.

Les commissions perçues notamment pour avoir conseillé des sociétés dans des opérations de fusions-acquisitions ont augmenté de 36% sur un an à 809 millions de dollars.

Au vu de la performance générale de la banque, c'est sans surprise que les rémunérations des courtiers et des banquiers ont baissé de 16% à 2,35 milliards de dollars.

A l'inverse, les autres dépenses ont augmenté de 8% à 2,46 milliards de dollars, à cause d'un quasi triplement des frais juridiques (416 millions de dollars contre 194 millions un an plus tôt).