Hydro-Québec a vu ses profits fléchir de 26% au deuxième trimestre, ce qui n'a pas empêché la société d'État d'engranger, pour une deuxième année consécutive, plus de 2 milliards de dollars après les six premiers mois de son exercice.

Pour le trimestre terminé le 30 juin, Hydro-Québec a dévoilé vendredi un bénéfice net de 341 millions, comparativement à 460 millions au cours de la même période en 2014.

Ce résultat s'explique notamment par un recul de 68 millions des approvisionnements en électricité fournis par le secteur production de la société d'État à sa division distribution - celle qui distribue l'énergie aux clients résidentiels et industriels, notamment.

« Sur le marché du Québec, nous avons eu un peu moins de demande du côté de la clientèle industrielle, notamment pour les contrats spéciaux, a expliqué la vice-présidente à la comptabilité et contrôle, Lise Croteau, au cours d'une conférence téléphonique. De plus, les éoliennes (en ce qui a trait à la production) étaient au rendez-vous. »

Les profits d'Hydro-Québec au deuxième trimestre ont également été influencés négativement par une charge de 18 millions pour la mise en service d'immobilisations, comme les coûts de construction entourant le complexe hydroélectrique de La Romaine, sur la Côte-Nord.

La société d'État a également vu ses dépenses bondir de 8,3% comparativement à la même période l'année dernière, alors que ses frais financiers ont grimpé de 3,4%.

De leur côté, les recettes trimestrielles se sont établies à 2,9 milliards, en hausse de 1,7%. Les exportations d'Hydro-Québec production ont grimpé de 24 millions.

« Les exportations ont été de 5,7 térawattheures (TWh) par rapport à 4,9 TWh l'an dernier », a expliqué Mme Croteau, ajoutant que la dépréciation du dollar canadien avait eu un effet positif d'environ 40 millions sur les résultats trimestriels.

Pour les six premiers mois de l'année, les profits d'Hydro-Québec se sont élevés à 2,13 milliards, soit un peu moins que les 2,21 milliards engrangés à pareille date l'an dernier.

Le chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 0,4%, à 7,5 milliards.

Malgré un hiver où le froid a été encore plus mordant que celui de 2014, l'approvisionnement en volumes supplémentaires d'électricité a été moins onéreux pour Hydro-Québec, a expliqué Mme Croteau.

« Les prix de marché en période de pointe l'an dernier étaient beaucoup plus élevés, a-t-elle dit. Oui on a eu un hiver froid, mais il a coûté moins cher. Ça se reflète dans la demande tarifaire du 31 juillet. »

Pour leur part, les revenus provenant de la vente d'électricité hors Québec sont demeurés stables, à 926 millions pour les six premiers mois de l'année.

Le gouvernement Couillard a fixé à 2,75 milliards le dividende que devra verser Hydro-Québec dans les coffres de l'État pour l'exercice 2015-2016.

Hydro-Québec avait demandé à la Régie de l'énergie le 31 juillet dernier d'augmenter ses tarifs d'électricité de 1,9% à compter du 1er avril pour tous ses clients résidentiels ainsi que la majorité de ses clients d'affaires.

Il s'agit de la demande la moins élevée des trois dernières années. Si la demande est acceptée, elle signifiera une augmentation moyenne de 1,39 $ par mois pour un logement, de 2,53 $ par mois pour une petite maison et de 3,31 $ mensuellement pour une maison moyenne.