Les clients de Dollarama (T.DOL) n'auront pas de répit l'année prochaine, puisque le détaillant songe à hausser ses prix afin de compenser les effets négatifs provoqués par le recul du huard.

Son président et chef de la direction, Larry Rossy, a expliqué jeudi qu'il était «probable» que les augmentations soient en vigueur entre le troisième et le quatrième trimestre de l'an prochain.

«Pour les consommateurs, je crois que l'année ne sera pas plaisante puisque l'inflation devrait se manifester un peu partout (dans nos magasins)», a-t-il expliqué au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter de la performance trimestrielle de la société québécoise.

Dollarama dit tenter de maintenir ses prix le plus longtemps possible, mais son dirigeant a qualifié la situation d'«exceptionnelle» puisque le dollar canadien s'est rapidement déprécié et qu'il est «presque impossible» d'absorber un impact négatif sur les marges évaluées entre 25% et 35%.

Au troisième trimestre, plus de 76% du chiffre d'affaires de Dollarama provenait d'articles vendus à plus de 1$, comparativement à 67% à la même période l'an dernier.

Afin d'offrir de la marchandise à 1,25$ et moins, le détaillant doit être en mesure d'acheter des articles à un prix variant entre 25 et 35 cents, ce qui est de plus en plus difficile, d'après M. Rossy.

«La Chine ne se concentre plus sur ces biens comme elle le faisait il y a 20 ans», a-t-il souligné aux analystes.

D'ici la fin de 2016, la fourchette de prix de certains articles chez Dollarama pourrait osciller entre 3$ et 3,50$ et pourrait peut-être même atteindre 4$.

M. Rossy a toutefois précisé que les augmentations ne se traduiront pas nécessairement par l'introduction de nouvelles gammes de produits. Le prix maximum des denrées, par exemple, devrait demeurer à 2$.

«Nous devons composer avec cela sur une base quotidienne, a-t-il affirmé. Si vous voulez offrir une valeur intéressante, il faut comprimer les marges. Nous faisons de notre mieux.»

La direction de Dollarama affirme qu'elle aura un meilleur portrait de la situation lorsqu'elle se rendra en Chine au cours du mois d'octobre.

Dans une note envoyée par courriel, l'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, avance toutefois que l'augmentation des prix chez Dollarama est «quasiment certaine».

Pour la période terminée le 2 août dernier, l'entreprise a vu ses profits bondir de 39% pour s'établir à 95,5 millions de dollars, ou 74 cents par action, alors que ses recettes ont grimpé de 14,1%, à 653,3 millions de dollars.

Cette performance a été accueillie favorablement à la Bourse de Toronto, où le titre du détaillant cotait à 85,50$ en après-midi, en hausse de 6,6%, ou 5,30$.

Les ventes comparables - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont presque doublé pour atteindre 7,9%. Cela est notamment attribuable à une progression de 6,2% du montant moyen des transactions.

Dollarama a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit par action de 61 cents ainsi qu'un chiffre d'affaires de 642,7 millions de dollars.

La marge brute s'est établie à 38,4%, comparativement à 36,1% lors du trimestre correspondant de l'exercice précédent.

Au cours de la dernière année, 72 établissements - dont 17 au troisième trimestre - se sont ajoutés au réseau de Dollarama, qui compte 989 actuellement magasins répartis à travers le pays.