La Banque de Montréal (T.BMO) a vu ses profits grimper de 6% au troisième trimestre, alors que la croissance a été encore plus marquée du côté de ses activités américaines ainsi que dans son secteur de la gestion de patrimoine.

L'institution financière a dévoilé mardi un bénéfice net de 1,19 milliard de dollars, ou 1,86$ par action, ainsi qu'un bénéfice ajusté de 1,23 milliard de dollars, ou 1,86$ par action, tous deux en hausse de six pour cent.

Les revenus se sont établis à 4,826 milliards de dollars.

Des analystes ont tout de même dit croire qu'une tendance préoccupante dans le portefeuille de prêts pétrolier et gazier de la banque représente le premier signal des défis à venir pour les plus importants prêteurs au pays.

Des inquiétudes ont soufflé sur les banques canadiennes en raison de la chute considérable des prix du pétrole, mais jusqu'à maintenant, les résultats financiers des prêteurs n'ont pas été touchés.

Patrick Blais, gestionnaire principal de portefeuilles chez Gestion d'actifs Manuvie, a affirmé que les résultats solides au troisième trimestre de la Banque de Montréal semblaient indiquer que l'impact complet du déclin du pétrole ne se ferait pas ressentir avant un certain temps sur les résultats de bénéfices des banques canadiennes.

«La BMO nous démontre que les pertes sur créances ne sont probablement pas l'histoire de ce trimestre», a fait valoir M. Blais.

Néanmoins, l'analyste d'Edward Jones Jim Shanahan a souligné que les prêts douteux aux secteurs pétrolier et gazier étaient en hausse marquée par rapport au trimestre précédent, totalisant 106 millions de dollars - une augmentation de 80 millions de dollars par rapport au deuxième trimestre, alors qu'ils se situaient à 26 millions de dollars.

Le chef de la gestion des risques de la Banque de Montréal a affirmé aux investisseurs, mardi, en conférence téléphonique que l'institution surveillait de près ses résultats de prêts personnels à l'affût de signaux pouvant indiquer que les troubles des secteurs pétrolier et gazier affectent les consommateurs.

«Bien qu'en Alberta, nous ayons observé une légère augmentation trimestrielle des défaillances dans certains produits aux consommateurs, il n'y a pas de tendance perceptible», a dit Surjit Rajpal.

Le chef de la gestion des risques a affirmé qu'il était difficile de prédire combien de temps passerait avant que les impacts entiers du déclin précipité du pétrole se fassent ressentir.

«Nous surveillons la situation de près, et nous ne serions pas surpris de voir quelque chose, mais nous n'avons rien observé pour l'instant», a indiqué M. Rajpal.

La banque a souligné que ses services aux particuliers et aux entreprises ont généré un bénéfice net de 556 millions de dollars - soit près de la moitié du profit trimestriel - ce qui représente une progression de six pour cent par rapport à la même période l'an dernier.

Les profits de ses activités aux États-Unis ont bondi de 38 pour cent pour s'établir à 222 millions de dollars. Les revenus sont demeurés stables alors que la Banque de Montréal a été en mesure de contrôler ses coûts et réduire ses pertes sur créances.

Dans le secteur de la gestion de patrimoine, le bénéfice net s'est établi à 210 millions de dollars, en hausse de 11% par rapport au troisième trimestre l'an dernier, alors que du côté des marchés des capitaux, les profits ont glissé de 11%, à 273 millions de dollars.

Cette baisse découle principalement de l'accroissement des charges et de la dotation à la provision pour pertes sur créances.

«Notre rendement témoigne de l'avantage que procure la diversification de nos activités et confirme que les investissements que nous avons faits génèrent de la croissance tout en nous permettant de suivre le rythme d'une nouvelle génération de clients», a souligné le chef de la direction de la BMO, Bill Downe, par voie de communiqué.