HSBC a fait état lundi d'une légère baisse de son bénéfice net au premier semestre sous le poids notamment de la hausse des coûts d'exploitation, malgré de bonnes performances sur les marchés, et a détaillé les conditions de vente de sa filiale brésilienne.

HSBC va céder cette filiale, la septième banque en actifs au Brésil, au groupe local Bradesco pour 5,2 milliards de dollars versés en numéraire, a expliqué le géant bancaire basé à Londres dans un communiqué.

Ébranlée par des scandales et des résultats financiers décevants, HSBC avait annoncé début juin qu'elle se séparait de presque 50 000 employés dans le cadre d'un plan de restructuration planétaire incluant la vente de ses activités au Brésil et en Turquie, la banque renforçant à cette occasion son tropisme asiatique.

Une présence va toutefois être maintenue pour les grandes entreprises au Brésil, un marché généralement attirant pour les banques, mais où HSBC a été déficitaire en 2014.

Entre le 1er janvier et le 30 juin, HSBC a dégagé un bénéfice net de 9,618 milliards de dollars, en recul de 1,31 % sur un an.

Le bénéfice imposable a toutefois bondi de 10,4 % - et a grimpé plus modérément de 2,2 % une fois corrigé des effets de change et des éléments exceptionnels, à 13 milliards de dollars.

Les activités bancaires traditionnelles ont dans l'ensemble reculé sur un an, mais HSBC tire son épingle du jeu grâce à ses activités de gestion d'actifs et de placements sur les marchés qui lui permettent de réaliser un produit net bancaire de 31,5 milliards de dollars, en hausse de près de 8 %.

Hausse des coûts

«Ce résultat, qui reflète la croissance des revenus et de moindres pertes sur créances, a été en partie grevé par des coûts croissants», a toutefois reconnu le directeur général Stuart Gulliver.

Au premier semestre, les coûts totaux d'exploitation ont de fait augmenté de 5 % sur un an, HSBC évoquant des «investissements pour la croissance future» et des frais légaux pour régler ses litiges avec diverses autorités de régulation dans le monde.

HSBC a récemment été ébranlée par l'opération SwissLeaks, des révélations d'un réseau mondial de journaux sur le système d'évasion fiscale qu'elle avait mis en place avec, pour plaque tournante, sa filiale suisse HSBC Private Bank Suisse. La banque britannique est aussi concernée par une enquête des autorités américaines sur le rôle de grandes banques dans le scandale de corruption qui éclabousse la FIFA.

Face aux diverses poursuites et contentieux dont elle fait l'objet, HSBC a provisionné 1,144 milliard de dollars supplémentaires, dont près de 800 millions pour les seules enquêtes ayant trait à des manipulations du marché des changes. À propos de ces investigations sur les changes, la banque n'a pas été associée à un accord annoncé en mai entre six grandes banques internationales et des autorités américaines et britanniques, et HSBC fait encore l'objet d'enquêtes aux États-Unis, dans l'Union européenne, au Brésil et en Corée du Sud.

Les impôts acquittés par HSBC au Royaume-Uni se sont élevés par ailleurs de 44 % sur un an, à 2,9 milliards de dollars.

Une taxe britannique pesant sur le bilan des banques a été souvent citée comme une des causes de la réflexion engagée par HSBC sur le déménagement de son siège mondial hors de Londres - diverses localisations alternatives étant envisagées, dont Hong Kong. Cette taxe spécifique va prochainement être abaissée, mais le gouvernement britannique prévoit en parallèle d'imposer une surtaxation de l'impôt sur les bénéfices des banques.

Le président de HSBC, Douglas Flint, a répété lundi que la réflexion sur la localisation du siège devait «se conclure avant la fin de l'année».

Ce sera un des points-clés du second semestre, estime Jackson Wong, directeur associé chez Simsen Financial Group, qui a aussi dit à l'AFP que la chute des marchés chinois, si elle se poursuivait, «pourrait avoir un impact sur le système bancaire international» et donc sur les comptes de HSBC.

L'action HSBC montait légèrement de 0,48 % à 582,50 pence à la Bourse de Londres vers 12 h GMT (8 h, heure de l'Est), où l'indice des valeurs vedettes était stable.