Le groupe américain de produits d'hygiène et de santé Procter & Gamble (PG) a subi une baisse de 40% de son bénéfice net sur son année fiscale 2015, en raison de l'inscription d'une lourde charge au 4e trimestre pour ses opérations au Venezuela.

Le bénéfice net s'est établi à 7,036 milliards de dollars pour l'année et à 521 millions de dollars pour le 4e trimestre, en baisse de 80%, a annoncé P&G jeudi dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires est pour sa part en baisse de 5% à 76,279 milliards de dollars sur l'année fiscale, légèrement inférieur aux attentes des analystes qui étaient de 76,44 milliards et de 9% sur le trimestre à 17,790 milliards, là aussi inférieur aux attentes qui étaient de 17,98 milliards.

Sur l'ensemble de l'année, la hausse du dollar s'est traduite par un impact négatif de l'ordre de 6%.

Quant au bénéfice d'exploitation, il est en baisse de 20% sur l'année à 11,790 milliards de dollars et de 71% sur le trimestre à 930 millions de dollars.

La charge inscrite liée aux opérations au Venezuela est de 2,1 milliards de dollars. Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, pour l'année est de 4,02 dollars, supérieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 3,96 dollars, et pour le trimestre, il est de 1,00 dollar, là où les attentes étaient de 0,95 dollar.

Suite à l'annonce de ces résultats, l'action du groupe était en baisse de 2,01% à 79 dollars vers 8h40 dans les échanges électroniques de pré-séance à Wall Street.

La charge concernant les opérations du groupe au Venezuela vient du fait que le groupe a décidé de ne plus consolider les activités de sa filiale dans ce pays dans ses résultats. Elle n'affecte pas directement les opérations de Procter & Gamble au Venezuela, a précisé le groupe.

P&G a également fourni des prévisions pour son prochain exercice fiscal 2016 mais qui tiennent compte de la cession de ses activités dans les produits de beauté au parfumeur Coty pour 12,5 milliards de dollars, annoncée début juillet.

La comparaison à périmètre comparable est donc difficile et le groupe a précisé qu'il les affinerait ultérieurement en septembre. Le bénéfice par action comparable pour 2015 sera, une fois la vente finalisée, de 3,77 dollars. La croissance organique des ventes devrait être pour 2016 stable ou progresser de moins de 5%, la hausse du dollar se traduisant par un impact négatif de l'ordre de 3 à 4%. Les prévisions des analystes tablent actuellement, sans l'impact de la cession à Coty, sur une progression de 5,5%.

Le groupe avait annoncé mardi le départ de son PDG Allan George («AG») Lafley et son remplacement par David Taylor précédemment à la tête de sa branche de produits de beauté et de soin.

M. Lafley, 68 ans, restera président du conseil d'administration. Il avait dirigé le groupe pendant l'essentiel des années 2000, et avait été rappelé de sa retraite en 2013 pour remplacer son propre successeur, Robert McDonald. Beaucoup d'observateurs avaient estimé à l'époque qu'il était surtout là pour assurer la transition avant la nomination d'un patron plus jeune. M. Taylor est âgé de 56 ans. Sous la direction de M. Lafley, le groupe s'est engagé dans une importante restructuration mais la baisse du chiffre d'affaires enregistrée sur le trimestre sous considération est la 6e consécutive.

Par produits, tous les secteurs sont en baisse sur l'année s'il est tenu compte de l'impact de la hausse du dollar. Le recul est toutefois plus marqué pour les produits de beauté, shampooings et savons (-7%). Les ventes de lessives et de produits d'entretien ont baissé de 5%, celles de produits d'hygiène personnelle de 3%, alors que les produits de santé n'ont vu leurs ventes ne reculer que de 1%.