La direction de Power Corporation (t.pow)  affirme recevoir plusieurs appels de la part de grands groupes médiatiques américains et européens qui s'intéressent à la version pour tablette électronique du quotidien La Presse.

«Tout le monde appelle parce que tout le monde traverse une période très, très difficile. Dans l'industrie du papier, c'est difficile en ce moment», a indiqué aux journalistes le cochef de la direction, André Desmarais, à la suite de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, vendredi à Toronto.

Le quotidien montréalais La Presse, qui appartient à Power Corporation, a dépensé environ 40 millions de dollars pour développer La Presse+, une version numérique qui peut être consultée gratuitement sur les tablettes.

Depuis son lancement en 2013, La Presse+ se félicite de sa réussite auprès des plus jeunes lecteurs. Le concept a notamment séduit l'éditeur du Toronto Star, Torstar, qui développe aujourd'hui sa propre application pour tablette en collaboration avec La Presse.

Le conglomérat Power Corporation a récemment vendu les six quotidiens régionaux qu'il détenait par l'entremise de sa filiale Gesca - Le Soleil, Le Droit, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Quotidien et La Voix de l'Est - pour qu'elle se concentre davantage sur son nouveau produit numérique.

«Il y a des limites à ce qu'on peut demander à une équipe de direction de faire de façon efficace», a expliqué M. Desmarais au sujet de la décision de vendre les journaux à une nouvelle société, Groupe Capitales Médias, lancée par l'ex-ministre fédéral libéral Martin Cauchon.

«Ce sont de bons journaux. L'enjeu est d'avoir le temps pour être capable de gérer de façon efficace. Nous avons vraiment estimé qu'ils seraient meilleurs de leur côté, dirigés par une équipe distincte, et que nous pourrions alors concentrer toute notre énergie sur La Presse+», a ajouté M. Desmarais.

Par ailleurs, la société de portefeuille établie à Montréal a aussi affiché vendredi ses plus récents résultats trimestriels.

Son bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est établi à 354 millions, soit 77 cents par action, pour le premier trimestre, en hausse par rapport à celui de 242 millions, ou 53 cents par action, de la même période un an plus tôt.

Power Corporation a aussi fait passer son dividende trimestriel de 29 cents à 31,13 cents par action. La société a évité de hausser son dividende ces dernières années, préférant attendre la fin de la crise financière mondiale et la récession.

«Nous sommes très allergiques au risque, a illustré M. Desmarais. Nous sommes très prudents. Et nous ne pouvions pas savoir quand  cette récession allait se terminer. Chaque année semblait être un nouveau précipice. Notre impression, c'était que lorsqu'il y a une tempête, mieux vaut fermer les écoutilles.»

Maintenant que l'économie a montré des signes d'amélioration, Power Corporation se tourne vers la croissance et prévoit certaines acquisitions.

«Nous sentons que nous avons bien traversé la tempête, et maintenant nous sommes assez confiants d'avoir une solide position à partir de laquelle nous pouvons bâtir», a affirmé M. Desmarais.