Produits forestiers Résolu (T.RFP) a largement raté la cible des analystes au premier trimestre même si elle a réduit sa perte, ce qui a fait plonger l'action de la papetière québécoise à la Bourse de Toronto.

À un certain moment, jeudi, le titre de l'entreprise cédait près de 11,9 % sur le parquet torontois pour se transiger à 15,69 $, avant de remonter légèrement pour clôturer à 16,07 $, en recul de 9,72 %.

Pour le trimestre clos le 31 mars, Résolu a réduit sa perte nette, qui a été de 33 millions $ US, ou 32 cents par action, alors qu'elle avait été de 50 millions $ US, ou 50 cents par action, à la même période en 2014 «C'est évident que la perte est importante, a concédé son président et chef de la direction, Richard Garneau, au cours d'un entretien téléphonique. Les prix ont fléchi dans trois des quatre segments (papier journal, pâte commerciale et produits du bois).»

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, la perte de Résolu s'est chiffrée à 30 millions $, ou 32 cents par action, en hausse de 15 %, alors que son bénéfice d'exploitation ajusté a été de 50 millions $ US.

Cette performance a été bien en deçà des attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice net de huit cents par action ainsi qu'un bénéfice d'exploitation ajusté de 87,5 millions $ US.

De leur côté, les recettes ont fléchi de 9 %, à 920 millions $ US.

«Dans les produits du bois, il y a eu une réduction importante des exportations nord-américaines, a observé M. Garneau. La Colombie-Britannique a moins exporté vers la Chine et le Japon. Cette production supplémentaire a fait baisser les prix.»

L'analyste Paul Quinn, de RBC Marché des capitaux, a également noté une diminution des envois dans le secteur des pâtes et papiers, entre autres en raison des pressions exercées par certains groupes écologistes à l'endroit de certains clients.

En décembre dernier, le détaillant Best Buy avait cessé de s'approvisionner auprès de Résolu qui avait entre autres perdu sa certification du Forest Stewardship Council (FSC) dans des parterres de coupe au Lac-Saint-Jean.

Critiquant les attaques des groupes écologistes à son endroit, M. Garneau a dit se croiser les doigts pour que cette situation ne se répète pas d'ici la fin de l'année afin de préserver des emplois au Québec.

«On espère, a déploré le dirigeant de Résolu. Il ne faut pas en perdre beaucoup de clients pour qu'il y ait un impact majeur.»

Selon lui, cette situation fait en sorte que certains clients de la papetière demandent tout simplement à ce que les livraisons se fassent depuis ses installations aux États-Unis, qui représentent la moitié de sa production de pâtes et papiers.

«Ce que ça fait, ces pressions-là, à moyen terme, c'est d'exporter des emplois aux États-Unis, (...) ce qui me désole», a-t-il dit.

En dépit de la controverse entourant la certification de Résolu au Lac-Saint-Jean, M. Garneau a rappelé que l'entreprise était toujours certifiée sur la Côte-Nord, en Mauricie ainsi que dans le Nord-du-Québec.

Spécialisée dans les secteurs du papier journal, des pâtes et papiers ainsi que des produits du bois, Résolu possède ou exploite quelque 40 usines au Canada, aux États-Unis ainsi qu'en Corée du Sud.