Alors que les analystes s'attendaient à un trimestre rentable, Tembec (T.TBC) a plutôt dévoilé une perte, lundi, ce qui a contribué à faire plonger l'action de la papetière québécoise à la Bourse de Toronto.

Évoquant entre autres un hiver rigoureux ayant fait grimper ses coûts, l'entreprise établie à Montréal a vu sa perte nette s'établir à 40 millions de dollars, ou 40 cents par action.

Cela s'est avéré loin des attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit net par action de 2 cents, ce qui a suscité une réaction négative de la part des actionnaires de Tembec.

À un certain moment, sur le parquet torontois, le titre de la société se transigeait à 2,47 $, en baisse de 13 % par rapport à son cours de clôture de vendredi. L'action a finalement clôturé à 2,55 $, en baisse de 30 cents, soit 10,53 %.

«Ç'a été un hiver très froid, a affirmé le président et chef de la direction de l'entreprise, Jamez Lopez, au cours d'une conférence téléphonique. Nos coûts ont grimpé et les conditions difficiles ont affecté notre productivité.»

Tembec a également fait valoir que l'impact favorable d'un dollar canadien plus faible par rapport à la devise américaine avait été atténué par la baisse des prix en dollars américains pour le bois d'oeuvre et les produits du papier.

Les résultats du trimestre terminé le 28 mars incluent également une perte de 37 millions de dollars liée à la conversion de la dette libellée en dollars américains.

De son côté, le chiffre d'affaires de la société a glissé d'environ 3,9 % pour s'établir à 348 millions, alors que le bénéfice d'exploitation ajusté a été de 12 millions, sous les attentes des analystes, qui anticipaient 27 millions.

«La reprise progressive des mises en chantier aux États-Unis soutiendra la demande en plus de stimuler les prix des produits forestiers au cours des prochains mois», a souligné aux analystes M. Lopez.

De plus, la faiblesse du huard par rapport au dollar américain devrait stimuler la rentabilité pour les mois du printemps ainsi que de l'été, croit-il.

Bénéfices pour Témiscaming

Le patron de Tembec a par ailleurs fait savoir que les investissements étaient pratiquement terminés en ce qui a trait à la modernisation d'usine de cellulose de spécialités de Témiscaming, dont les coûts atteignent 272 millions de dollars.

«Heureusement, les dépenses en immobilisation sont terminées, a-t-il indiqué. Cela a drainé les liquidités de la compagnie au cours des trois dernières années. C'est terminé.»

Tembec prévoyait initialement investir 235 millions dans ses installations en Abitibi-Témiscamingue afin de remplacer trois chaudières à basse pression par une nouvelle turbine électrique de 50 mégawatts.

«Malgré des délais et des coûts plus élevés que prévu, cela devrait avoir un impact favorable sur nos résultats à l'avenir», a observé M. Lopez.

En vertu d'un programme gouvernemental, la papetière s'est entendue avec Hydro-Québec afin de vendre sa production d'électricité à la société d'État, ce qui lui permettra de dégager d'importantes recettes.

Selon l'entreprise, la mise en service de la turbine à Témiscaming a notamment permis de générer un impact positif de 2 millions sur le bénéfice d'exploitation ajusté de la société au deuxième trimestre.

Ultimement, Tembec estime que le projet de Témiscaming devrait lui permettre de générer un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements de 48 millions de dollars par année.

«L'impact sur nos résultats sera favorable à l'avenir, s'est réjoui M. Lopez. Il y aura un arrêt des activités en juin pour de l'entretien. Nous n'aurons pas certains revenus d'électricité à ce moment.»

L'entreprise - qui compte quelque 3400 employés - se spécialise dans les secteurs des produits du bois ainsi que des pâtes, papier et cellulose de spécialités.