En dépit des informations véhiculées par plusieurs médias, la direction de TransCanada (T.TRP) assure ne pas avoir encore décidé si elle allait abandonner ou non son projet de port pétrolier à Cacouna pour son projet d'oléoduc Énergie Est.

Toutefois, même si la société pétrolière s'est donné jusqu'au 31 mars pour prendre une décision, ses dirigeants ont laissé entendre que le controversé dossier pourrait connaître son dénouement plus tôt que tard.

«Il y a beaucoup d'analyse, a dit le vice-président exécutif au développement de TransCanada, Alex Pourbaix, en marge d'une conférence téléphonique concernant les résultats trimestriels de l'entreprise. Nous nous attendons à prendre une décision rapidement.»

Plusieurs reportages ont affirmé que TransCanada avait renoncé à son projet à Cacouna en raison de la présence de bélugas et que l'entreprise envisageait trois autres sites; Bécancour, Lévis ou Baie-des-Sables, dans le Bas-Saint-Laurent.

À plusieurs reprises, M. Pourbaix a affirmé que la société pétrolière de Calgary était «préoccupée» par la question des bélugas - identifiés en décembre dernier par le gouvernement fédéral comme une espèce en voie de disparition.

Le projet Énergie Est vise à acheminer quotidiennement environ 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux albertains à travers un oléoduc de quelque 4600 kilomètres vers le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Selon l'entreprise, le Québec pourrait toucher des recettes fiscales de plus de 2 milliards $ en combinant la phase de conception et de construction ainsi que celle d'exploitation.

TransCanada n'a pas voulu dire si Énergie Est pouvait se passer d'un terminal pétrolier au Québec, affirmant que la priorité «numéro un» du projet était de s'assurer d'avoir accès aux raffineries de la province.

«Cela doit figurer dans tous les scénarios, a dit M. Pourbaix. Je suis certain que nous aurons un accès aux raffineries du Québec et nous analysons encore la possibilité d'avoir un port pétrolier dans la province.»

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a déjà indiqué que l'évaluation du projet sur les plans environnemental et économique sera impossible, par les autorités québécoises, tant que l'entreprise n'aura pas revu son projet d'ici la fin mars.

Plusieurs opposants et partis d'opposition exhortent le gouvernement Couillard à exiger le report du processus d'audiences de l'Office national de l'énergie sur ce projet d'oléoduc.

Un appel a été lancé aux groupes et personnes qui veulent avoir le statut de participant aux audiences. La date limite pour présenter une demande est fixée au 3 mars.

Au quatrième trimestre, TransCanada a dégagé un profit de 458 millions $, ou 65 cents par action, en hausse de neuf % par rapport à 420 millions $, ou 59 cents par action, à la même période l'an dernier.

La société a vu son chiffre d'affaires progresser de 12,44 %, à 2,62 milliards $. Au troisième trimestre de 2013, les recettes avaient été de 2,33 milliards $.

Pour l'exercice 2014, qui s'est terminé le 31 décembre, le bénéfice net attribuable aux actionnaires de TransCanada s'est établi à 1,7 milliard $, ou 2,46 $ par action, par rapport à 1,7 milliard $, ou 2,42 $ par action, en 2013.

Par ailleurs, le dividende de l'entreprise augmentera de quatre cents, à 52 cents par action, à compter du 30 avril.

Plus tôt cette semaine, TransCanada a accepté une injonction temporaire qui l'empêche de saisir des terrains dans le nord du Nebraska, pour son controversé projet d'oléoduc Keystone, dans l'espoir d'accélérer les procédures.

À la Bourse de Toronto, l'action de l'entreprise a terminé la journée en recul de 1,27 $, ou 2,17 %, à 57,23 $.