Le groupe industriel américain United Technologies (UTX), qui vient de changer abruptement de patron, a abaissé lundi ses prévisions 2015, invoquant des effets de change défavorables après une performance 2014 conforme aux attentes.

Le fabricant des hélicoptères Sikorsky et des ascenseurs Otis s'attend désormais à un bénéfice par action 2015 compris entre 6,85 et 7,05 dollars, contre de 7 à 7,20 dollars auparavant, selon un communiqué de l'entreprise.

Le chiffre d'affaires devrait s'établir entre 65 et 66 milliards, contre de 66 à 67 milliards de dollars précédemment.

Les analystes anticipent un bénéfice par action ajusté à 7,19 dollars et des ventes aux alentours de 67,02 milliards de dollars.

À Wall Street, le titre était sanctionné dans les échanges suivant la clôture de la séance. Il dévissait de 2,32% à 115,99 dollars.

Ces mauvaises nouvelles interviennent en pleine transition pour le groupe, qui a limogé en novembre son PDG Louis Chenevert, après six ans de règne.

M. Chenevert était l'artisan d'un recentrage vers l'aéronautique, entre autres à travers le rachat en 2012 de Goodrich pour 18,4 milliards de dollars.

Le conseil d'administration lui reprochait de s'occuper davantage de ses problèmes personnels que de l'entreprise.

Il a été remplacé à la direction générale par le directeur financier, Gregory Hayes, tandis que la présidence du conseil d'administration a échu à un de ses membres indépendants, Edward Kangas.

L'an dernier, le spécialiste des moteurs d'avions Pratt and Whitney a dégagé un gain net de 6,2 milliards de dollars, soit un bénéfice par action ajusté, référence à Wall Street, de 6,82 dollars conforme aux attentes moyennes des analystes.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net est de 1,47 milliard de dollars (en hausse de 0,7% sur un an), soit 1,62 dollar par action, exactement ce qui était attendu.

Les ventes sont restées assez solides aussi bien sur l'année (65,1 milliards de dollars, +4% sur un an) que sur les trois derniers mois (17 milliards de dollars, +1,41% sur un an). Les marchés anticipaient respectivement 65,18 milliards et 17,14 milliards de dollars.

UTC a égalé ses propres prévisions: il tablait sur un bénéfice par action compris entre 6,75 et 6,85 dollars et un chiffre d'affaires d'environ 65 milliards de dollars.

Le carnet de nouvelles commandes reste «solide», affirme UTC qui a porté à 1,7 milliard de dollars (contre 1 milliard auparavant) l'enveloppement dédiée à ses futurs investissements.

Le groupe entend consacrer 1 milliard de dollars à d'éventuelles acquisitions contre la moitié l'an dernier et va augmenter à 3 milliards de dollars son programme de rachats d'actions.

«Au vu de notre carnet de commandes, nous entrevoyons une bonne dynamique en 2015 (...) mais le raffermissement continu du dollar, de même que le taux des cotisations retraite (de nos employés) sont des vents contraires», avertit Gregory Hayes.