Même s'il salue la réduction des frais de carte de crédit imposés aux marchands lors de transactions, le président et chef de la direction de Metro (T.MRU), Éric La Flèche, espère que le gouvernement fédéral ira encore plus loin dans ce dossier.

«C'est un bon premier pas, mais (les frais), sont encore trop élevés», a-t-il affirmé, mardi, lors d'une conférence téléphonique visant à discuter de la performance trimestrielle de l'épicier québécois.

Le 4 novembre, Visa et Mastercard - les deux plus importantes compagnies de cartes de crédit du pays - ont accepté, dans le cadre d'un accord volontaire, de réduire les frais d'interchange.

En vertu des nouvelles mesures, qui doivent entrer en vigueur en avril, un marchand devra débourser 1,50 $ à chaque fois que des achats de 100 $ seront réalisés avec des cartes de crédit.

«Les détaillants vont continuer à faire du lobbyisme pour parler au gouvernement pour continuer à réduire ces frais», a expliqué M. La Flèche.

Questionné par les analystes, le dirigeant de Metro n'a toutefois pas indiqué si cette réduction entraînerait une diminution des coûts qui pourrait ultimement se traduire par des économies pour les consommateurs.

«J'aimerais vous dire exactement (combien cette réduction représente) mais nous ne savons pas», a-t-il dit.

M. La Flèche a effectué ces commentaires en marge du dévoilement des résultats du quatrième trimestre, où l'épicier a surpassé les attentes des analystes, notamment grâce à une augmentation de 45 % de ses profits.

Pour la période de trois mois terminée le 27 septembre, le bénéfice net de Metro s'est établi à 115,6 millions $, ou 1,32 $ par action, par rapport à 79,5 millions $, ou 83 cents par action, à la même période l'an dernier.

Sur une base ajustée - ce qui exclut les coûts de sa restructuration en Ontario - sont profit a progressé de 6,2 % comparativement au quatrième trimestre de 2013, où il avait été de 108,9 millions $, ou 1,15 $ par action.

L'entreprise a également vu ses revenus progresser de 3,9 % pour s'établir à 2,7 milliards $, alors que les ventes de ses magasins ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont bondi de 3,1 %.

Les analystes s'attendaient à un bénéfice net de 110 millions $, ou 1,29 $ par action, ainsi qu'à un chiffre d'affaires de 2,66 milliards $.

La performance de l'épicier a également semblé satisfaire les investisseurs, puisque le titre de Metro s'est apprécié mercredi de 8,00 $, soit 9,7 %, pour clôturer à 90,50 $ à la Bourse de Toronto.

Au cours du quatrième trimestre, la troisième plus grande chaîne d'alimentation au pays a également complété l'acquisition d'une participation de 75 % des boulangeries Première Moisson, ce qui a contribué à ses revenus à hauteur de 0,5 %.

«Nous sommes encouragés par l'amélioration de la performance des ventes de toutes nos bannières», a souligné aux analystes M. La Flèche.

Même si le géant Walmart continue à ouvrir ses «supercentres» au Québec, le patron de Metro se dit confiant d'être en mesure de conserver ses parts de marché au Québec ainsi qu'en Ontario, et ce, malgré une féroce concurrence.

«Il y a 30 «supercentres» (...) au Québec, a observé M. La Flèche. L'impact varie selon le marché. Il est plus ressenti lors de l'ouverture d'un nouveau magasin comparativement à la conversion d'une succursale.»

Pour l'ensemble de l'exercice, les revenus de Metro ont grimpé de 1,7 % pour s'établir à 11,6 milliards $, mais son bénéfice net a glissé de 32,5 %, à 456,2 millions $.

Son bénéfice net ajusté s'est quant à lui chiffré à 460,9 millions $, ou 5,13 $ par action, par rapport à 460,7 millions $, ou 4,73 $, au cours de l'exercice 2013.

L'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a estimé que Metro a terminé l'exercice «avec un grand coup» grâce au succès de ses stratégies implantées en 2014. La hausse du prix des aliments ainsi que l'acquisition de Première Moisson ont également aidé, selon l'analyste.

Metro a également fait savoir qu'après 24 ans de service, Pierre Lessard allait prendre sa retraite et quitter la tête de son conseil d'administration. M. Lessard sera remplacé par Réal Raymond, un ancien président et chef de la direction de la Banque Nationale qui s'est joint au conseil d'administration en 2008.