Même si les contrats gouvernementaux représentent la principale source de revenus du Groupe CGI (T.GIB.A) aux États-Unis, cela n'empêche pas la firme montréalaise de vouloir s'enraciner davantage dans le secteur privé au sud de la frontière.

Son président et chef de la direction, Michael Roach, a abordé la question, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter de la performance trimestrielle de la société.

«Nous apprécions le secteur gouvernemental (...) mais notre présence est trop faible dans le secteur privé, a-t-il dit. Nous voudrions avoir un meilleur équilibre grâce à la croissance interne ainsi qu'aux acquisitions.»

Les contrats du secteur public américain - un marché d'environ 80 milliards selon M. Roach - représentent près de 75% du chiffre d'affaires de l'entreprise dans ce pays.

Au cours de la dernière année, les importantes coupes budgétaires ont toutefois freiné l'octroi de contrats gouvernementaux, ce qui a compliqué la tâche à CGI et de sa filiale CGI Federal.

Au quatrième trimestre, les revenus américains de CGI ont par ailleurs fléchi de 3,6% par rapport à la même période en 2013 pour s'établir à 655,1 millions. Au Canada, le chiffre d'affaires a affiché un recul de 6,1%, à 382,9 millions.

À quelques reprises, M. Roach a rappelé aux analystes financiers que toutes les entreprises qui oeuvrent dans le secteur des technologies étaient affectées par cette situation et qu'elles avaient dû modifier certaines stratégies.

«La situation devrait revenir à la normale en se rapprochant de l'exercice 2016, a-t-il dit. Nous n'avons pas été aussi affectés (par cette situation) que certains autres gros joueurs.»

Selon M. Roach, l'ouverture, en avril dernier, d'un centre spécialisé dans les technologies de l'information en Louisiane pourrait représenter un pas important dans la stratégie de CGI à l'endroit du secteur privé.

«C'est un autre outil à notre disposition, a-t-il souligné. Nous pourrons aussi réaliser du travail en lien avec (des contrats du gouvernement) fédéral.»

Par le biais de la croissance interne et d'acquisitions - si l'occasion se présente -, M. Roach a dit qu'il aimerait voir CGI décrocher davantage de contrats dans «d'autres marchés» aux États-Unis, comme les administrations municipales.

«Je crois que nous sommes quand même sous-représentés dans certaines grandes villes, a-t-il observé. En augmentant notre présence, les revenus vont faire de même.»

Après la conférence téléphonique, un porte-parole a souligné que l'entreprise n'était pas présente à Chicago et Miami, sans toutefois confirmer l'intention de s'y établir.

Le Groupe CGI a par ailleurs terminé son exercice 2014 avec une forte hausse de ses profits au quatrième trimestre, mais l'entreprise a toutefois raté la cible des analystes en ce qui a trait à ses revenus.

Pour la période de trois mois terminée le 30 septembre, le bénéfice net de la société s'est établi à 213,7 millions, ou 67 cents par action, en hausse de 51,5% par rapport à la même période en 2013.

En excluant les éléments non récurrents - dont l'acquisition de la firme britanno-néerlandaise Logica en 2012 - CGI a engrangé un profit de 234 millions, ou 73 cents par action, une performance qui a répondu aux attentes des analystes.

Ses revenus ont affiché une progression d'un% pour s'établir à 2,48 milliards, et ce, en dépit du recul du dollar canadien par rapport à la plupart des devises des pays où CGI est présente. Cette performance a raté la cible des analystes, qui s'attendaient à un chiffre d'affaires de 2,57 milliards.

En devises constantes, les revenus ont diminué de 82,1 millions, ou 3,4%.

Contrairement aux États-Unis et au Canada, le chiffre d'affaires de la société a progressé en Europe ainsi que dans la région de l'Asie-Pacifique.

«La faiblesse des revenus en Amérique du Nord va demeurer une préoccupation et pourrait soulever des questions quant au potentiel de la croissance interne», a souligné l'analyste Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note de recherche.

L'intégration de Logica a par ailleurs été complétée le 30 septembre, soit un an plus tôt que prévu. CGI dit avoir injecté quelque 575 millions dans son programme d'intégration, qui devrait lui permettre de réaliser des économies annuelles de plus de 400 millions.

«Notre objectif est de continuer à réaliser des synergies de coûts et de revenus qui généreront des bénéfices supplémentaires», a dit M. Roach.

Au cours du quatrième trimestre, la valeur des contrats signés par CGI a atteint 2 milliards. Son carnet de commandes était de 18,2 milliards, en baisse par rapport à 18,6 milliards lors du quatrième trimestre de 2013.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, le titre de CGI gagnait 2,8%, ou 1,14$, pour s'échanger à 40,60$.